ls sont souvent décrits comme dilettantes, zappeurs, individualistes, hédonistes….Les jeunes d’aujourd’hui semblent bien différents des générations précédentes. De quoi donner du fil à retordre aux employeurs. Mais ils ont aussi des qualités… « Les générations Z, nés depuis 1996, sont slasheurs (multimétiers, multitâches), ils aiment la flexibilité. Ils sont en quête de liberté, pour choisir leur vie, être eux-mêmes. Ils apprennent vite, ils sont créatifs, curieux, stimulés par le changement et les responsabilités. Ils veulent de l’autonomie », expliquent Josiane Uzan et Aurélie Balet-Guignon. Ces coachs professionnelles ont animé récemment une rencontre organisée par les FAV 37-72 et 41 sur les jeunes générations.
Les deux spécialistes ont livré leurs conseils aux vignerons et vigneronnes présents, parfois désarmés dans leurs missions d’employeurs. « Les jeunes ont besoin d’être écoutés, d’être respectés. Pour la plupart d’entre eux, votre légitimité managériale vient de vos capacités de communication (animation, ouverture, intelligence émotionnelle, honnêteté », déclarent Aurélie Balet-Guignon et Josiane Uzan. Pour les deux coachs, il faut questionner ses salariés sur leur vécu, leurs besoins, leurs attentes. « Réfléchissez à ce que vous pouvez assouplir de votre côté pour y répondre, sans pour autant vous ‘sur-adapter’ à eux. Identifiez leurs talents spécifiques et voyez comment les utiliser pour votre entreprise. Et laissez-les faire leur propre expérience, et apprendre de leurs erreurs ».
Avec les animatrices, les participants à la rencontre ont échangé en ateliers leurs avis et leurs méthodes. « Certains ont rappelé la nécessité de bien soigner sa réputation d’employeur, et d’être transparent sur les difficultés du poste. Des vignerons donnent la possibilité au candidat de tester le poste, demandent à la personne si elle prévoit à terme de s’installer à son compte », relatent les coachs. Côté management, des participants ont souligné l’importance de savoir se remettre en question, d’être sur le terrain avec ses salariés, d’être attentif à leur bien-être, de dire merci si le travail est bien fait, d’organiser des moments conviviaux…
Des vignerons ont témoigné d’expériences réussies. « Je viens de recruter un salarié à la vigne. Il est passionné, mais il voulait un peu de souplesse dans l’emploi du temps, il est jeune papa. Aucun problème, il ne faut pas être trop rigide, relate Mathieu Berthomé, jeune vigneron à Vouvray. Mais les attentes des nouvelles générations, plus dilettantes, peuvent être un peu difficiles à gérer. Comment construire une société autour de personnes zappant d’un emploi à l’autre ? ».
François Chidaine, vigneron à Montlouis, a innové pour recruter. « Je me trompé parfois dans mes recrutements. Récemment, j’ai fait participer mes salariés à un entretien d’embauche. Ils ont posé au candidat des questions différentes, plus en phase avec leurs ressentis, comme ‘quel est ton intérêt pour ce travail ? ‘, ‘quelle est ta vision du travail ?’, tu postules sur un coup de tête ou pas ?’. J’ai recruté la personne après cet entretien et ça se passe bien ».