ouvrant 56 % des surfaces (154 000 hectares) du vignoble et 61 % des volumes de vins produits (9,8 millions d'hectolitres) par la coopération viticole française, les caves coopératives de la région Occitanie sont un poids lourd de la filière. C’est cette place prépondérante qu’ont voulu mettre en avant les Vignerons Coopérateurs d’Occitanie à l’occasion de la table ronde qui a marqué le temps fort de leur assemblée générale annuelle du 12 juin dernier.
Dans la région, pas moins de 1 234 communes (sur 4 454) sont concernées par des apports de raisins en coopératives, très majoritairement des communes rurales de moins de 15 000 habitants. Pour toute l’Occitanie, 62 % des surfaces de vignes sont destinées à de l’apport en coopératives (pour 52 % du chiffre d’affaires, CA), une proportion qui atteint 75 % dans l’Aude (pour 61 % du CA viticole du département).


17 215 adhérents contribuent à ces apports, soit près de 38 000 personnes qui dépendent directement des caves (à raison de 2,2 personnes par foyer). En ajoutant les 2 500 salariés des coopératives, près de 5 500 personnes s’ajoutent aux 38 000 précitées. « Les caves coopératives reflètent la triple dimension de la RSE (Responsabilité sociétale, économique et environnementale). A travers l’Occitanie, ces caves démontrent également leur capacité d’adaptation aux spécificités entre un Gers où seules 5 % des terres sont occupées par la viticulture contre 40 % dans l’Hérault », développe Joel Boueilh, président des Vignerons Coopérateurs de France et viticulteur à Saint-Mont-Gers).
La cave coopérative moyenne d’Occitanie regroupe 95 adhérents répartis dans 17 communes, pour 14 salariés, aboutissant à un chiffre d’affaires moyen de 6,3 millions € (M€). D’autant qu’en produisant presque 10 millions hl, les caves coopératives génèrent 70 % de la production viticole régionale. « Au-delà de leur poids économique, les coopératives sont les catalyseurs économiques du territoire dans son ensemble, à l’exemple de l’œnotourisme, générant des revenus indirects ou induits », résume Alix Pavie, responsable RSE stratégie et innovation pour la Coopération Agricole Occitanie, et en charge du projet Trace, qui évalue l’ensemble des impacts socio-économiques des coopératives.
« L’agriculture en général est le premier employeur dans 31 % des communes d’Occitanie. Dans mon village, mon garagiste est le premier à nous indiquer que les affaires sont plus difficiles lorsque l’on traverse une crise viticole », illustre Ludovic Roux, le président des Vignerons Coopérateurs d'Occitanie. Ainsi, lorsqu’une cave génère 1 M€ pour la filière, ce sont en moyenne 550 000 € de plus qui sont générés en Occitanie par l’environnement territorial avec lequel la cave interagit. « Une cave héraultaise permet même de générer 1,13 M€ pour chaque million de CA qu’elle produit, alors que la moyenne est plutôt à 850 000€ pour le national dans la filière viticole », relance Alix Pavie.


De la même manière, un emploi équivalent temps plein (ETP) dans une cave coopérative d’Occitanie en entraîne en moyenne 5,3 sur le territoire de la cave. « Ce qui implique que chaque million de CA d’une cave génère 12,7 ETP pour l’Occitanie, soit 15 000 emplois générés par les 2 500 salariées des coopératives viticoles régionales », appuie encore la responsable du projet Trace. « Les viticulteurs n’ont pas conscience de tout ce qu’ils génèrent sur leur territoire », appuie Joël Boueilh. « Dans beaucoup de communes, la cave coopérative est la deuxième église du village », conclut Yvon Pellet, conseiller départemental de l’Hérault délégué à l’agriculture.