oucement, mais sûrement. A la faveur du développement de ses gammes d'outils, Pellenc fait petit à petit évoluer son outil industriel. Le fabricant vinicole et viticole d'enjambeurs, machines à vendanger, de sécateurs électriques, notamment, réorganise sa production à Pertuis (Vaucluse). Dernier exemple en date, l'agrandissement de la famille des sécateurs électriques, avec l'arrivée des modèles à batterie embarquée C3X annoncée ce début juin. « La production de ce nouvel outil demande un nouvel agencement des lignes de production, décrit Simon Barbeau, président du Groupe Pellenc, et de nouveaux investissements ».
Car le fabricant s'impose plusieurs contraintes : fabriquer lui-même ses sécateurs, et faire cela en restant dans ses murs. « Mais toute la surface est occupée pour produire plusieurs dizaines de milliers d'outil à batterie chaque année, et le site historique de production à Pertuis ne peut plus s'étendre », explique Juliette Manson, responsable de la communication.
Contrainte supplémentaire, Pellenc compte fabriquer ses propres batteries Alpha Lite adaptées aux C3X, à Pertuis, au lieu de les faire fabriquer et de les importer pour les assembler. Pour l'heure, le groupe industriel dispose de son usine en Chine. Mais une partie de ce travail sera exécuté dans le Vaucluse à partir de 2025. Il investit pour cela dans une ligne presque complètement automatisée qui comprendra un tri des cellules, de la soudure laser, l'assemblage et les tests. Résultat, dans les 50 mètres carrés ont été dégagés dans la zone dédiée à la production des outils à batterie. Cela en gardant toute l'activité actuelle sur place, mais mieux rationalisée et modernisée par l'arrivée de robots aidant à la production.
Si le Groupe Pellenc maintient grosso modo son niveau d'investissement - entre 20 millions ? et 10 % du chiffre d'affaires en Recherche et Développement en fonction des années - le contexte économique morose en filière vigne et vin impose quelques précautions. Ces difficultés se traduisent « dans l'immédiat par une fabrication en 1 x 8h moins tendue et un niveau d'effectif plus bas, uniquement avec les salariés permanents » nous est-il précisé. En effet, ce début juin 2024, il n'y a plus d'intérimaires dans l'usine. Ce sont 25 salariés permanents qui fabriquent les outils à batteries. Ils peuvent être 35 en haute saison dans cet atelier de production. Aidés d'un robot autonome livreur ! Rien qu'en sécateurs, avec l'organisation actuelle, le portentiel de production maximal est de 300 unités par jour.Â
Pour peu que l'économie de la filière viticole et celle des agroéquipements reprenne, sans que les autres ne plongent (fruits, olive, espaces verts, etc.), que les clients soient présents, que Pellenc garde ses parts de marché, et que sa politique de R&D soit maintenue, le groupe aura vocation à grandir encore. Prévoyant, il indique avoir investi en achetant du foncier à l'extérieur de la ville.
D'après les performances communiquées, en 2023, le chiffre d'affaires du Groupe Pellenc était en repli à environ 311 millions d'euros, contre 346 millions d'euros réalisés en 2022. Ce chiffre 2023 reste cependant plus élevé que celui de 2021. La prudence est de mise.