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Mutualisation
Les robots vignerons Bakus en Cuma, c'est pratique

Deux Cuma, l’une en Bourgogne, l’autre en Champagne, viennent d’acheter des Bakus qui font leurs premiers passages en autonomie dans les vignes.
Par Aude Lutun Le 11 juin 2024
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Les robots vignerons Bakus en Cuma, c'est pratique
A Saint-Gengoux-le-National, en Saône-et-Loire, une Cuma créée en 1984 a également fait l’acquisition d’un Bakus. Sur les cinq principaux adhérents de cette Cuma, quatre ont choisi de travailler avec le robot. - crédit photo : DR
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ébut mai, les coteaux de Cuisles, dans la Marne, ont vu débarquer les deux Bakus de Vitibot, achetés par la Cuma Terres de Meunier. « En voyant travailler cet outil, j’ai pensé qu’il fallait s’organiser de manière collective, témoigne Cédric Moussé, viticulteur à Cuisles, président et initiateur de cette Cuma avec David Faivre, son confrère de Belval-sous-Châtillon. J’ai appelé les douze collègues du village qui ont le plus de vignes et en un après-midi j’avais onze réponses positives. Le douzième a répondu “oui” après la première démonstration, qui a eu lieu en juin 2023. »

Le travail du sol, la tâche la plus facile à mener avec le robot

Aujourd’hui, la Cuma regroupe 17 domaines viticoles cultivant 30 ha répartis en plus de 100 parcelles sur trois villages voisins : Cuisles, Belval-sous-Châtillon et Jonquery. Pour cette première campagne, les Bakus ne feront que du travail du sol. « C’est la tâche la plus facile à mener ensemble car on fait tous la même chose, justifie David Faivre. Je passe deux mois par an à travailler le sol. C’est long et pénible. Avec le Bakus, c’est moins dangereux dans les pentes et on n’a pas besoin de tractoriste. Il suffit d’avoir un smartphone pour le piloter. »

Les vignerons ont calculé qu’il faudra cinq jours aux deux robots pour effectuer un passage sur les 30 ha de la Cuma. « Nous avons prévu de travailler en 2 x 8, de 5 heures du matin à 23 heures, afin d’optimiser les fenêtres de tir, précise Cédric Moussé. Nous avons établi un circuit de travail pour cette année qui sera le même pour chaque passage. L’an prochain, le circuit sera le même, mais on le parcourra dans l’autre sens. » Les vignerons ne pourront donc pas décider chacun individuellement de la date de passage des engins dans leurs vignes.

Travail en 2 x 8 h

Cette année, ils devront être présents dans leurs parcelles pour surveiller le travail des robots. Mais ce sont les salariés d’un groupement d’employeurs, également présidé par Cédric Moussé, qui s’occuperont de mettre en route les Bakus. Les robots travailleront toujours ensemble, sur des parcelles voisines ou au sein d’une même parcelle, avec au minimum cinq routes de distance pour éviter les interférences. « Si des vignerons ont envie de les gérer, c’est bien sûr possible après une formation », complète Cédric Moussé.

Si ce projet a suscité l’engouement des vignerons du village, c’est pour son aspect financier (voir encadré), mais aussi pour sa dimension environnementale. « L’objectif est qu’il n’y ait rapidement plus de désherbant sur notre coteau », indique Cédric Moussé. « Cela va dans le sens de l’histoire de ne plus utiliser d’énergie fossile, commente André Heucq, viticulteur bio sur 5,7 ha à Cuisles, qui se réfère au fonctionnement électrique des robots. J’ai 1 200 m2 de panneaux photovoltaïques sur mon hangar et les Bakus pourront être rechargés chez moi en 8 heures. J’espère que l’on pourra tester le rognage l’an prochain. »

Une liste d'attente pour adhérer à la Cuma

Cette Cuma a aussi provoqué de la curiosité chez les vignerons alentours. « Nous sommes sur l’un des terroirs les plus difficiles de la Champagne avec de fortes pentes et des terres argileuses. Si tout se passe bien chez nous, cela devrait aller ailleurs ! », anticipe Cédric Moussé. Preuve du succès de cette initiative, il y a une liste d’attente pour adhérer à la Cuma.

Bien plus au sud, à Saint-Gengoux-le-National, en Saône-et-Loire, une Cuma créée en 1984 a également fait l’acquisition d’un Bakus. Sur les cinq principaux adhérents de cette Cuma, quatre ont choisi de travailler avec le robot. Ce qui représente 40 ha répartis sur trente parcelles. Ces viticulteurs, tous adhérents à la cave coopérative de Buxy, ont l’habitude de travailler ensemble depuis longtemps. « Chaque exploitant va gérer le Bakus chez lui, précise Sébastien Landat, président de la Cuma. On va adopter la même organisation que celle que nous avons pour les deux enjambeurs dédiés au travail du sol. Chacun pourra l’utiliser quand il voudra. On s’arrange toujours. Et on dispose des enjambeurs en complément. »

Comme en Champagne, le robot Bakus a soulevé un vif intérêt. « Quand je l’ai vu en démonstration l’an dernier, j’ai été bluffé, témoigne Pierre-Jean Coulon, adhérent à la Cuma qui exploite 30 ha en Gaec. On le met en route. Et on travaille dans une parcelle à proximité ; c’est pratique. On sait tous le piloter, c’est très simple. »

La charge de travail considérablement allégée

Dans cette coopérative très engagée dans la RSE et adhérente active des Vignerons Engagés, l’aspect écologique du Bakus est important. « Cet outil présente l’avantage d’éviter les désherbants sans utiliser de carburant, souligne Sébastien Landat. Le critère financier, avec la subvention de FranceAgriMer, était également un atout. Le fait qu’il soit autonome allège considérablement la charge de travail. » De quoi donner des idées à d’autres adhérents de la coop !

Des subventions pour les Cuma

En Saône-et-Loire, les vignerons ont acheté 230 000 € HT leur Bakus équipé de lames, avec un an d’entretien et une remorque. Ils ont bénéficié de 50 % de subvention de FranceAgriMer en tant que Cuma. Outre le robot, le coût de la cartographie s’est élevé à 500 €/ha et l’installation pour charger les batteries à 500 €. Il faut ensuite compter 5 à 10 € par nuit pour le chargement. La Cuma prévoit de facturer l’utilisation du Bakus à l’heure pendant les sept premières années. Un coût qui sera fixé à l’issue de cette première campagne. Ensuite, le robot sera facturé à l’hectare. À la Cuma Terres de Meunier, les robots ont coûté 200 000 € HT chacun, équipés d’interceps électriques. Ce prix comprend aussi la cartographie des 30 ha et une année d’entretien. 50 % de l’investissement est pris en charge par une subvention de FranceAgriMer. La commission équipement du Comité Champagne a également participé à cet achat. Chaque adhérent devra payer entre 2 000 et 2 500 €/ha/an, main-d’œuvre de surveillance comprise.

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