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"On va se prendre une gifle énorme", un mildiou plus précoce et plus agressif que jamais à Bordeaux
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Déjà des attaques
"On va se prendre une gifle énorme", un mildiou plus précoce et plus agressif que jamais à Bordeaux

Surpris par la précocité des attaques de mildiou, les vignerons mettent les bouchées doubles pour contenir la maladie.
Par Colette Goinère Le 24 mai 2024
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Etienne Esben, des vignobles Esben à Nérigean dans le Libournais va devoir investir dans un nouveau pulvé "Avec les sols gorgés, mon appareil glissait et j'ai arraché les deux descentes" - crédit photo : DR
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e 27avril, Nicolas Lesaint, directeur technique du Château de Reignac, à Saint-Loubès, dans l’Entre-deux-Mers, découvrait des petites taches sur 3 des 67ha de sa propriété. Le mildiou était déjà là. «La contamination a dû avoir lieu à deux ou trois feuilles étalées. Cela a été une surprise pour nous de voir ces taches car tous les modèles nous disaient qu’il n’y avait aucun risque.»

Difficile de trouver un créneau pour traiter

Une surprise et le signe qu’il était plus que temps de commencer la protection. Nicolas Lesaint lance les traitements avec du soufre et une association de cuivre et de fosétyl pour les deux premiers passages, puis avec le pack Zorvec Zelavin Trel (Zorvec et Ventaro) pour le troisième. À la mi-mai, il avait déjà effectué quatre traitements. Pour quels résultats ? «Les feuilles sporulentes continuent de contaminer. Aucun produit n’est vraiment efficace face aux conditions climatiques de cette année marquées par l’alternance de fortes pluies et de chaleur. Il faut s’attendre à une grosse vague de mildiou. On va se prendre une gifle énorme», prévient-il le 16mai.

Pour que les délais de rentrée dans les parcelles n’entravent pas le travail des saisonniers, Nicolas Lesaint traite ses 67ha en deux temps. «J’ai toujours organisé le travail en partageant la propriété en deux secteurs, explique-t-il. Ainsi, je peux respecter les délais de rentrée sans arrêter mes saisonniers. Mais c’est comme si j’avais deux propriétés de 35ha à gérer du point de vue des traitements. La difficulté est alors de trouver chaque semaine un créneau météo.» Une difficulté qu’il avait surmontée jusque mi-mai.

Déjà 5 traitements au 5 mai

Aux Vignobles Esben, 23ha en agriculture raisonnée à Nérigean, dans le Libournais, Étienne Esben a découvert les premiers symptômes sur feuilles deux semaines plus tôt. «C’était le 10avril. Cela n’était encore jamais arrivé, mais je n’ai pas vraiment été étonné car nous avions eu des indices d’un risque très élevé, à savoir un hiver très pluvieux, des sols gorgés d’eau et une pousse de la vigne avec au moins trois semaines d’avance», relate-t-il.

Ce 10avril, Étienne Esben découvre des taches d’huile sur 8ha. Aussitôt, il traite avec du cuivre associé à Optix Disperss, un fosétyl-Al. Entre le 10avril et le 16mai, il a effectué cinq traitements et pense qu’il devra aller jusqu’à 14 traitements tout au long de la campagne. En temps normal, 7 à 8 passages suffisent. Cette année, la note s’annonce salée : elle devrait atteindre 18 000 €.

Des sols gorgés d'eau

Le vigneron a fait les comptes : il a déjà passé 96heures à traiter. Du temps passé au détriment du travail du sol et de l’épamprage. Pour l’heure, il n’observe pas de taches sporulentes. Le mildiou paraît maîtrisé. Sauf que, le 16mai, il n’a pas pu traiter 3ha, les sols étant gorgés d’eau. «Le pulvérisateur glissait. J’ai arraché les deux descentes», déplore-t-il. Il va devoir investir dans un nouvel équipement, un pulvérisateur porté. Pas question de laisser le mildiou contaminer ces 3ha.

À Saillans, le Château Dalem, 32ha en appellation Fronsac, se démène aussi contre le mildiou. «Notre conseiller phyto nous a alertés sur le fait que les œufs étaient mûrs dès le 25mars, indique Pierre Lenain, directeur technique. De ce fait, nous avons traité tôt, dès le 5avril, les vignes les plus précoces, soit 5ha. À ce jour (mi-mai), ces parcelles ont reçu sept traitements, les cinq premiers avec du cuivre et du soufre, les suivants avec des pénétrants. Sur les 27ha restants, nous n’avons fait que six traitements, en démarrant une semaine après le 5avril.»

Pierre Lenain observe des taches sur les feuilles basses mais, pour l’instant, aucune contamination au-dessus de la quatrième feuille. Il reste très vigilant.

 

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