près de longs mois de sécheresse, la venue bienfaitrice de 40 à 60 mm de pluie en juillet dernier avait permis aux vignes du Roussillon de faire murir leurs baies sans que les vignerons n’aient à se mettre un peu plus dans le rouge en vendangeant en vert. « Malheureusement, pour certaines, c’était le baroud d’honneur » regrette Nicolas Dubreuil, confronté pour la première fois de sa carrière à des cas de mortalité à l’automne.
La suite s’est mieux passée, pour les vignes bien en place comme pour les plantiers. « Nous nous attendions à voir beaucoup de coursons ne pas sortir mais nous avons été agréablement surpris par le bon débourrement et la pousse néoformée » continue le conseiller du CivamBio66.
Si la vigne se développe encore essentiellement sur ses réserves, les différentes petites pluies de ces dernières semaines ont aussi dû aider la reprise de la végétation. « Il est tombé entre 40 et 100 mm en fonction des secteurs » détaille Nicolas Dubreuil.


Le stress hydrique lors de l’induction florale de l’an passé n’a pas impacté la sortie de grappes. « Reste à espérer d’autres épisodes pluvieux pour que la vigne puisse amener ses raisins au bout du millésime car les températures élevées vont vite épuiser le stock de neige des Pyrénées, enchaîne Laurent Duret, consultant pour l’ICV. C’est en juin que tout va se jouer ! »
Les pluies ont précipité le lancement de la campagne phytosanitaire. Certains vignerons ont déjà réalisé deux traitements. « Pour l’instant, il n'y a rien de particulier à signaler, seulement quelques drapeaux et symptômes foliaires d’oïdium sur cépages sensibles, complète Laurent Duret, et même si des vignerons ont joué la sécurité en associant le soufre à du cuivre, le risque mildiou est très faible ».