près les folies du début de l’année 2022, l’accalmie sur les prix amorcée dans le dernier tiers de l’année s’est poursuivie sur l’année 2023. Le repli des signatures phares est notable. Les « Big 8 » dont la cote avait particulièrement flambé (Rayas, Leroy, Auvenay, Rousseau, Roumier, Bizot, Lachaux et Grange des Pères) ont retrouvé les niveaux de 2021, voire d’avant le Covid pour certains millésimes. Les enchères de vin en France se sont élevées à 110 millions € en 2023 tous canaux confondus (-2,7 %), dont 31 % pour le leader iDealwine, également leader mondial des enchères de vin en ligne.
En 2023 iDealwine a organisé 48 ventes aux enchères qui ont généré un montant de 33,8 M€ d’adjudications frais inclus pour 222 224 flacons (rapportés au format 75 cl.). C’est une progression en volume de 12 % et une baisse de 12 % en valeur : l’envolée des prix qu’avait connu le marché pendant la première partie de l’année 2022 (jusqu’en septembre) a été en grande partie effacée en 2023. Le prix moyen qui avait atteint 194 € par bouteille est descendu à 152€ (139 € en 2021 et 128 en 2019). Le prix des bouteilles s’est échelonné de 1 à 22 912 €, ce dernier prix pour une Romanée-Conti 2015. La bouteille la plus chère adjugée en 2022 était de 34 000 € pour un Musigny 2006 du domaine Leroy.
Porté par le succès des millésimes matures (3/4 des flacons adjugés sont antérieurs à 2010), Bordeaux progresse en valeur, passant de 26,6 à 30,9 %, tout en restant en tête des volumes. N°2 en volume (24,7 % du total), la Bourgogne connait un sévère repli de sa valorisation (- 35 %) mais demeure en tête des sommes échangées (40,5%). En 3è position demeure le Rhône, en légère baisse (11,6 % à 9,9%) en raison de la progression des régions hier plus confidentielles, Alsace, Provence, Savoie, Corse, vins étrangers, en particulier l’Italie.
Les vins vendus les plus chers sont le plus souvent bio ou biodynamiques (23,9 % des volumes, 36 % de la valeur) et la rareté demeure un critère essentiel, tels les micro-domaines, cuvées confidentielles, vignerons disparus, très vieux millésimes. Quant aux prix étonnamment élevés de cuvées quasi inconnues il y a cinq ans (Auvergne, Anjou sec, Jura, Savoie), ils donnent peut-être une indication de ce que sera le marché de demain. Même si on sait que dans le circuit de l’art contemporain au siècle dernier, la cote des artistes est souvent montée grâce à des adjudications successives croissantes dans des ventes aux enchères, pilotées par les marchands et les courtiers.