oici une rivière qui porte mal son nom. Affluent de l’Yonne, le Serein est sorti de son lit ce début avril, touchant notamment des caves dans le chablisien. Pour la deuxième fois en trois semaines soupire Arnaud Nahan, à la tête du domaine du Chardonnay (35 ha à Chablis). « Tout le monde est lassé avec cette deuxième inondation » témoigne le vigneron qui nettoie une nouvelle fois ses bâtiments, où les impacts sont limités malgré 70 cm d’eau au plus fort de la crue (dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 avril) et l'eau s'est retirée ce jeudi 4 avril (à 10h). « Tout est protégé. Toutes les étiqueteuses et laveuses sont en hauteur. Le seul dégât est le moteur du conquêt qui a pris l’eau parce qu’on ne peut pas le soulever » note-t-il.
Ayant l’habitude de crues du Serein, Arnaud Nahan rapporte qu’il n’y a pas eu de grosse inondation depuis 2013. Perdant du temps sur ses opérations de baissage avec le nettoyage à réaliser, le vigneron note l’impact de ces crues sur les commandes qui ne sont pas préparées et celles qui ne sont pas expédiées, les transporteurs ne pouvant pas accéder au domaine comme les routes sont impraticables.


Espérant en avoir fini avec les inondations, Arnaud Nahan ne peut que regarder avec appréhension les annonces de pluie pour la semaine prochaine. Se souvenant d’un proverbe vigneron indiquant que les années bissextiles sont des années de tout ou de rien, « j’ai l’impression que la saison va être dure » craint le vigneron : « je ne suis pas voyant, mais pour le moment les beaux jours ont du mal à s’installer. »