ur les parcelles de chardonnay les plus avancées et présentant un historique de sensibilité, ainsi que sur du carignan, des premiers passages de soufre ont été réalisés en ce début de mois d’avril sur le littoral et plaines du Languedoc. « Nous avons une quarantaine d’hectares de chardonnay les plus en avance sur lesquels nos adhérents ont commencé à intervenir », explique Martial Bories, président de la cave coopérative des vignerons de l’Occitane, à Servian, dans l’Hérault. Après des pluies bienvenues d’une soixantaine de millimètres fin mars, les adhérents concernés de cette coopérative sont intervenus avec le produit de biocontrôle Vitisan, préconisé par le service technique de cette importante cave qui produit 250 000 hl de vin.
« Selon l’historique et la date de débourrement, il faut effectuer un premier passage sur les chardonnay les plus précoces et sensibles des zones littorales, entre 4 et 6 feuilles étalées dès qu’on voit les inflorescences, ainsi que les carignan dès 2 feuilles étalées », explique le consultant viticole Thomas Gautier, de l’ICV de l’Hérault. Préférant privilégier le Vitisan ou les bicarbonates pour les fins de campagne, le technicien préconise plutôt en ce début de saison un passage de soufre associé à des huiles essentielles d’orange douce ou avec des terpènes de pin. « Ces deux associations ont un potentiel effet brûlant, mieux vaut donc les utiliser en début de campagne que lorsqu’il fait plus chaud, et qui pourrait faciliter des brûlures. Dans tous les cas, c’est dommage de ne pas appliquer un peu de soufre, autour de 3 kg/ha pour cette première intervention », précise Thomas Gautier.


Paul Hublart, le chef de service de la chambre d’agriculture de l’Hérault (CA 34) décrit des stades de 5-6 feuilles étalées pour des chardonnay avancés du littoral et des plaines intérieures, ainsi que des carignan ou des piquepoul à 2-3 feuilles étalées. « L’avance se situe à une dizaine de jours par rapport à 2023, en phase avec les standards de 2020 qui était une année précoce », valide Paul Hublart, qui penche pour une première intervention avec du soufre mouillable pour assurer l’alternance des préparations contre l’oïdium. « Sur les carignan à drapeaux, il faudra enchaîner ce premier traitement à 2-3 feuilles étalées par un deuxième dès 5-6 feuilles étalées », poursuit le chef de service de la CA 34.
Sur les cépages sensibles, Thomas Gautier penche pour un renouvellement d’intervention d’ici une dizaine de jours, « une cadence à resserrer en cas de pousse rapide, avant une première intervention anti-oïdium sur l’ensemble des surfaces d’ici 15 jours-trois semaines, qui sera également l’occasion d’un premier anti-mildiou». A moins que les températures et régimes de précipitations n’accélèrent les choses.