i aucun foyer d'infestation de Bactrocera dorsalis (B. dorsalis) n'a encore été détecté en France, contrairement à l'Italie, de plus en plus de spécimens de la mouche orientale des fruits sont capturés sur le territoire métropolitain. « C’est le cas près des ports, des aéroports et des marchés de gros de produits frais depuis 2020 » précise l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), sollicitée pour identifier les filières d’entrée et les zones d’établissement potentielles de cette espèce capable de se nourrir des fruits de 539 plantes hôtes, dont la vigne.
Dans son rapport d’expertise, l’Anses juge « préoccupante » la probabilité d’établissement durable de B. dorsalis dans la région méditerranéenne de basse altitude, Corse comprise. Elle s’inquiète aussi pour la Nouvelle-Aquitaine du fait de sa forte production de fruits hôtes et du dérèglement climatique favorisant le ravageur.
L'agence rappelle qua femelle pond ses œufs sous la peau du fruit, ouvrant une porte aux bactéries et champignons pathogènes. Après éclosion des œufs, l'alimentation des larves provoque une détérioration de la structure de la pulpe pouvant aller jusqu’à la destruction totale des baies. Les larves s’enfouissent ensuite dans le sol sous la plante pour se transformer en pupe d’où les mouches adultes éclosent et peuvent compléter plusieurs générations se chevauchant chaque année.
Selon l’Anses, B. dorsalis entre principalement sur le territoire français via l’importation de mangues, de fruits de la passion, d’avocats et de goyaves à partir de pays infestés ou de voyageurs aériens.
Elle recommande de renforcer le dispositif actuel de surveillance du ravageur en ciblant de nouvelles plantes telles que les figuiers, les pruniers, et les arbres à kakis. En espèrant que « ce redimensionnement du réseau de surveillance permettra d’identifier au plus tôt une population de B. dorsalis en cours d’établissement et augmentera les chances de réussir une éradication d’un foyer naissant ».