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Appel au bon sens vigneron face aux influenceurs prônant le tout couvert végétal
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Appel au bon sens vigneron face aux influenceurs prônant le tout couvert végétal

Témoins de trop de ratés et de pertes de récoltes, des techniciens alertent les vignerons méditerranéens sur le risque à se lancer dans les couverts végétaux après avoir visionné de simples vidéos sur internet. Une nouvelle polémique pour Ver de Terre production après les débats sur la taille.
Par Marion Bazireau Le 25 mars 2024
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Appel au bon sens vigneron face aux influenceurs prônant le tout couvert végétal
Les couverts peuvent concurrencer la vigne pour l'eau et l'azote au printemps. - crédit photo : Adobe Stock
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u’ils officient en Chambre d’agriculture ou dans un centre d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural (Civam), les techniciens viticoles du Languedoc-Roussillon en ont assez de voir des vignerons perdre leur récolte lorsqu’ils s’essayent aux couverts végétaux.

« Beaucoup se lancent et se plantent après avoir regardé de simples vidéos sur internet donnant des solutions universelles. Certaines parcelles sont irrécupérables ! » regrette Nicolas Dubreil, cosignataire d’une tribune visant à rappeler que la gestion des couverts ne doit pas être la même en climat méditerranéen qu’en climat océanique.

Ciblant implicitement des vidéos trop catégoriques d’organismes comme Ver de terre production et des slogans trop sentencieux tels que « sols couverts, sols prospères », Nicolas Dubreil et ses confrères recommandent aux vignerons languedociens la plus grande précaution.

Contactée par Vitisphere, la direction de Ver de terre production rappelle que son objectif est de partager des retours terrain. « Nous ne sommes pas une entreprise de conseil et nous sommes bien conscients qu’il n’y a pas de règle absolue. Ce qui marche chez Michel peut très bien rater chez Francis » admet-elle, avant d’expliquer que cette tribune lui a donné l’idée de publier des vidéos sur la gestion des risques en entreprise.

Retour d'expérience

Au domaine des Maëls, dans l’Aude, Frédéric Schwertz s’est fait dépasser il y a cinq ans en semant des graminées, des légumineuses et des crucifères tous les rangs sur 15 hectares. « La vigne a souffert d’un manque d’eau et d’azote. J’ai eu des soucis lors des fermentations et des bois de taille très faibles » se rappelle-t-il.

Pour éviter la concurrence, il ne sème plus que tous les deux rangs sans graminées. « Je les ai remplacées par des apports de déchets verts. J’ai aussi abandonné la tonte et le roulage pour des disques qui grattent à 5 cm et avancé la destruction du mois d’avril au mois de mars pour que la vigne profite de toutes les pluies » témoigne-t-il.

Produire du raisin, pas de l’herbe

Viticulteur formateur depuis plusieurs années pour Ver de terre production, François Dargelos est complètement d’accord avec la tribune des techniciens. « Je suis d’ailleurs en train de préparer une présentation pour Viti-concept en Champagne sur le thème "Semer tôt pour détruire tôt" » sourit-il. Revenant d’une intervention dans le Beaujolais, il rapporte avoir discuté avec des viticulteurs n’ayant rien vendangé l’an passé après avoir attendu que leurs céréales soient en pollen pour rouler. « Notre objectif est de produire du raisin, pas de l’herbe, et nous devons faire bien attention à adapter ce que nous racontons aux potentiels des sols des gens que nous rencontrons ».

Il s'agit d'une nouvelle polémique sur les vidéos et formations de Ver de Terre production après celle sur la taille ayant opposé ses experts avec François Dal de la SICAVAC cet hiver.

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Tous les commentaires (11)
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Julien Bourchet Le 30 mars 2024 à 15:37:34
Je rajoute pour l'aspect maladie du commentaire de NINO que d'après l'œnologue de la cave le niveau des vins en 2023 est stratosphérique. (c'est pas pour autant que l'on échappe à la crise mais c'est un autre sujet)
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Julien Bourchet Le 30 mars 2024 à 15:32:10
Réponse à NINO , Je fait des couverts depuis 5 ans dans le sud avec un climat méditerranéen zero irrigation ça fait deux ans que je dois faire des vendanges en vert sur une paire d'hectares, en 2023 j'ai dépassé les rendements de mes deux appellations j'ai du faire des sans IG et de l'usage industriel je ne peux plus renter un kilo en vci. Bien sur j'ai jamais improvisé, je me suis formé, j'ai jamais arrêté l'engrais, il ne faut pas faire n'importe quoi et encore moins dire n'importe quoi... Si j'y suis arrivé c'est en grande partie grâce à vdt production et Nicolas Dubreil également. Il est grand temps de remettre en question les techniques de nos anciens qui ont réussis a épuiser la MO de sol de forêts déboisés en deux générations et qui s'apparente à de la culture sur substrat, j'exagère volontairement le trait mais si vous êtes paysans vous vous devez de devenir des agronomes un minimum. Je ne suis pas en Bio !
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Nino Le 29 mars 2024 à 23:00:26
Bien évidemment que les couverts végétaux concurrence la vignes et un vrai escalier à maladie lorsque pas entretenu !! C'est tout logique et perte de récolte etc... Il ne fallait plus rien faire dans les vignobles ! Laisser faire la nature...ne plus mettre d'engrais, laisser les ceps dans les hautes herbes etc ! Et après on s'étonne des faibles rendements et du chiffre d'affaire/ha !
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michel Le 27 mars 2024 à 17:21:32
Le conseil ne s'improvise pas sans une solide expérience terrain; Il faut se méfier de ces soit disant experts, qui ne sont souvent que des charlatans
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dopey Le 27 mars 2024 à 08:08:11
Les vidéos sur internet doivent être visionnées avec quand même un peu de recul et de jugeote, sinon on a vite fait de croire que la terre est plate et que le gouvernement Français est composé de Reptiliens ... Les vidéos VDTP sont intéressantes et utiles, mais il faut savoir séparer le bon grain de l'ivraie soi même. En zone méditerranéenne, on n'est pas dans le Gers ou en Champagne. On a abimé depuis des générations nos sols viticoles et la remise en état de la vie du sol est nécessaire. Le stress hydrique est chez nous le problème principal, et pour garder un rendement suffisamment rémunérateur, il ne faut pas faire n'importe quoi. Les enherbements, tant temporaires que permanents doivent être raisonnés et demandent au vigneron un savoir et une expérience que peu d'entre nous possèdent. Si l'on s'engage dans cette voie là, il faut faire petit à petit et expérimenter sur son terroir et avec sa façon de travailler (chaque cas est individuel et il n'y a pas de solution unique pour tous). Je pense toutefois que le cout du carburant dans le futur nous obligera à des arbitrages compliqués. De même, les vidéos sur l'agroforesterie de VDTP sont pleines de bonnes idées, mais ceux qui ont un arbre au milieu de souches savent que souvent le plus gros mange les petits... Il faut des arbres pour l'apport d'ombrage, d'effet brise vent, de biodiversité et de tout un tas d'autres apports, mais à une distance de sécurité des vignes (sous peine de baisser les rendements de façon telle que seul ceux qui valorisent énormément en bouteille, et sous réserve qu'ils aient la vente, s'en sortent). A l'avenir, il y aura plus de terre que d'agriculteurs, et espacer les plantations pour mettre des arbres (on pourrait peut être se faire payer pour ce service) ce sera jouable. Dans le cadre du réchauffement climatique, la solution me semble un mix entre l'enherbement, quelques arbres pour avoir des ilots de biodiversité (et de paysages à montrer), la modifications des densités de plantations (voir ce qui se fait en Espagne par exemple) et de l'encépagement , La possibilité ou pas d'irriguer, et l'arrivée sur terre d'extraterrestres (j'ai vu ça sur internet).
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pg Le 26 mars 2024 à 19:29:14
J' ai toujours considéré que nous devions nous , viticulteurs , assumer pleinement la responsabilité de la mise en pratique des conseils qui nous sont prodigués. Il ne me parait pas juste d' accuser "verre de terre production" de tous les mots. Ils sont les premiers à répéter que c' est 5 ans de misère à passer avant d' avoir des résultats positifs , tout en mettant l' accent sur les problèmes de sécheresse et de manque d' azote dans la réalisation de ces techniques. De plus , ils travaillent avec une coop de Provence afin d' expérimenter en milieu méditerranéen les couverts végétaux. Mon œnologue travail pour un vignoble Turc d' Europe. Ce vignoble était en piteux état. L'implantation de couverts a été toute une épopée. D' abord sacrilèges, les féveroles ont en suite été récoltées par les villages voisins . Le "Français" à alors été mis au pinacle . Puis maudit quand il les a fait broyer ( avant de concurrencer la vigne ) . Toujours est-il que ce vignoble méditerranéen a gagné en productivité très rapidement...Cette petite anecdote pour rappeler qu'il faut de la mesure en tout. Ces techniques de couverts sont l' avenir de nos sols viticoles . L' augmentation de la matière organique des sols est la clef de la réussite . Encore faut-il ne pas tomber dans les extrêmes ! J' ai visionné toutes les vidéo de V. de T. Prod. Cela m' a permis d' en déduire que je ne pouvais pas me permettre de faire chuter mon rendement pendant 5 ans. Par contre j' ai adopté des pratiques largement inspirées de ce que j' ai visionné . J' ai pu augmenter en 5 ans mon taux de MO de 1,5 à 2 % pour atteindre les 5,5 %. Sans stress hydrique et faim d' azote . En cela je les remercie . Sans oublier la gratuité ( rare de nos jours... ) de la diffusion du savoir. Je n' approuve pas toutes les interprétations sur la taille. Marceau manque d' humilité et d' expérience , ce qui l' amène parfois à des affirmations quelque peu osées.... L' agroforesterie est encore plus problématique ..... Mais , si chacun interprétait avec raison et pondération tout les constats et conseils exposés par V. de T. Prod. , à coup sur , la viticulture se porterait beaucoup mieux. Ce n' est pas en visionnant 2 ou 3 vidéos que l' on doit se lancer. Ce n' est pas entrant en "religion" que l' on doit cultiver la vigne. Après 30 ans de métier , ce que j' apprécie , c' est que j' apprends toujours . Ce qui m' inquiète c' est qu'une vie de vigneron ne me suffira pas . Même si je compte bien pousser jusqu' à 70 ans . Histoire de me laisser le temps de planter la nouvelle génération de cépages résistants , de voir grandir mes arbres et mes ( petites ) haies etc... : bénéficier de la révolution viticole qui se profile.... Vive le savoir et merci V. de T. Prod.
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Romain Le 26 mars 2024 à 13:38:10
Merci Alexandre pour votre contribution, et votre retour. Mais rendez vous compte. Ce que vous dénoncez dans ce billet c'est qu'il existe des vignerons qui font ce qu'ils veulent et c'est la faute de vers de terre production parmis "tous les organismes" sans être capable d'en citer un autre. Oui vous accordez à vers de terre production un petit droit de réponse mais c'est tout à fait fallacieux de ne citer qu'eux.
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Bebew Le 25 mars 2024 à 14:15:34
Que l'idée de semer des couverts végétaux et d'avoir "de l'herbe" dans nos vignes nous intéresse (c'est mon cas) ou non, il paraît évident qu'un changement aussi radical de pratiques culturales doive être expérimenté sur de petites surfaces dans un premier temps, et à condition d'être en mesure financièrement d'encaisser une potentielle perte de rendement.
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Alexandre Abellan, rédacteur en chef de Vitisphere Le 25 mars 2024 à 13:30:56
Bonjour Romain, Merci pour votre contribution, mais le sujet que vous critiquez n'est pas un billet, mais un article qui répond aux droits et devoirs de l'information et du contradictoire. Nos colonnes sont ouvertes aux débats de la filière, pas aux procès d'intention comme vous semblez le croire et vouloir y participer. Bonne journée
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Romain Le 25 mars 2024 à 13:23:00
Vitisphere serait le CNEWS de la Viti ? Où l'opinion et coups bas dominent le bon sens de la connaissance du végétal, de la faune, et des cycles biologiques ? Quel procès gratuit à l'encontre de vers de terre production ! On sent bien que ces passionnés du vivant gênes. Je n'aurais pas employés ces mots si dans votre billet Mme Bazireau, vous aviez cité ne serait ce qu'un autre "organismes trops catégoriques"... Pas besoin de vers de terre production pour se planter, certains techniciens hors vers de terre production se plantent aussi. Cet article aurait simplent dû être titré "appel au bon sens vigneron"... Sans citer qui que ce soit. Que vers de terre production existe ou non. La responsabilité est du côté du vigneron. Point.
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Pierre Le 25 mars 2024 à 06:41:28
Même sous climat sous climat océanique, les échecs sont nombreux et irreversibles. Apres il suffit de tracer le CV des intervenants pour comprendre les origines idéologiq et qu ils sont plus motivés par la facturation que la production de leurs clients.
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