e compte n'y est pas. Les représentants de l'AOC Cahors et IGP Côtes du Lot n'entendent pas se contenter de la somme du fonds d'urgence viticole qui a été allouée au Lot, soit 1 million d'euros. « Cela signifierait que nous n'aurions que 4 500 euros en moyenne par exploitation », précise Lucien Dimani, vice-président du syndicat de défense du vin AOC Cahors. « Cela ne correspond même pas à la moitié du coût de production pour un hectare sur une année », renchérit Nicolas Fournié, président du syndicat de défense du vin AOC Cahors. Or pour payer les coûts de production et parvenir à sortir la récolte 2024, il faut de la trésorerie. « Mais depuis, 2017, où il a gelé, nous enchaînons les mauvaises récoltes, expose Nicolas Fournié. Désormais les trésoreries sont en difficultés voire en très grande difficultés ».
« Dès le début, le Lot a été défavorisé par la clé de répartition qui s'est basée sur les volumes commercialisées en 2018 plutôt que sur les surfaces en production, explique Lucien Dimani. Le Lot, qui produit principalement de l'AOC, produit de plus petits volumes que d'autres départements. »
À leurs yeux, l'Etat et notamment le ministère de l'Agriculture, doit réparer « ses erreurs de calculs » et accorder aux viticultrices et viticulteurs Lotois une rallonge. Selon leurs informations, le ministère de l'Agriculture avait estimé qu'il n'y aurait que 80 dossiers éligibles dans le Lot. Les représentants de la filière ont alerté que ce chiffre avoisinerait plutôt entre 150 et 180. Le département a ainsi obtenu 270 000 euros supplémentaires. Ils sont venus s'ajouter aux 730 000 alloués à l'origine, portant l'enveloppe à 1 million d'euros. Mais près d'une semaine après la fermeture du guichet, le 8 mars, les représentants de la filière observe que les besoins sont encore plus importants. « Il y a 190 dossiers éligibles », annonce Lucien Dimani, qui précise que le département compte environ 220 structures viticoles. Pour bénéficier du fonds, il fallait, notamment, justifier d'une perte de récolte de 20% ou plus par rapport à l'année 2020 ou 2018.
Les représentants de la filière estiment qu'en se fondant sur les prévisions initiales du ministère qui prévoyait 730 000 euros pour 80 dossiers, avec en moyenne 400 euros/ha, il faudrait, pour le Lot, 1,73 million d'euros. Soit un coup de pouce supplémentaire de 730 000 euros. Cependant, le reliquat de 7,2 millions d'euros qui était destiné aux territoires où les besoins avaient été sous-estimés a déjà été distribué (+4 millions € aux Pyrénées-Orientales, revalorisation de 4,78 à 5 millions € dans le Vaucluse…). Là encore, les représentants de la filière lotoise dénoncent la mauvaise gestion de cette réserve. « Ça a été premier arrivé, premier servi », pointe Lucien Dimani. Les Lotois ne réclament pas pour autant ce qui a été donné à d'autres. « On nous a dit de voir avec la préfecture de région pour arbitrer entre départements, mais on a refusé. C'est déshabiller Paul pour habiller Jacques », peste Nicolas Fournié.
Les représentants poursuivent donc leurs demandes auprès du ministère. « Nous sommes soutenus par les parlementaires Lotois ainsi que par la préfecture », assurent-ils. Contactée, la préfecture n'a pas répondu à nos questions quant aux leviers dont dispose la filière viticole pour obtenir gain de cause, et a renvoyé Vitisphere vers les « services du Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire ».