éfendant son slogan « il n’y a de champagne que de Champagne », le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC) annonce une avancée particulièrement forte sur le marché chinois à l’occasion de sa conférence de presse du mardi 13 février sur le salon Wine Paris & Vinexpo Paris. « La justice chinoise vient de conférer à l’appellation Champagne le statut particulier de nom notoire » rapporte David Chatillon, le coprésident du CIVC, soulignant une avancée « extraordinaire », car « ce statut permet une protection, y compris en caractères chinois, contre toute utilisation quels que soient les produits concernés. C’est la première appellation origine étrangère à l’obtenir. »
« C’est l’aboutissement de 20 ans de travail » résume Charles Goemaere, le directeur général du CIVC, retraçant « une protection depuis 1990 dans un texte réglementaire peu solide et une protection de l’AOP depuis 2013 ». Désormais, « des juges ont prononcé que la notoriété de la Champagne fait qu’elle peut être protégée au-delà des vins », un jugement qui fait jurisprudence et permettra de remettre directement en cause toute tentative d’usurpation pour des cosmétiques ou des appareils ménagers. « C’est une jurisprudence, sur les caractères latins et chinois » pose Charles Goemaere.
Dans l’immédiat, la Chine reste un petit marché pour les champagnes, avec 1,4 million de cols expédiés en 2022 pour 45 millions d’euros (respectivement -35 et -33 % par rapport à 2021). Dans tous les marchés, « nous construisons un système de protection en créant le plus tôt possible un arsenal de protection » explique Charles Goemaere, qui peut s’appuyer sur un bureau de représentation du CIVC à Pékin depuis 2006. « Le marché chinois n’est pas encore amateur de bulles, mais nous sommes attentifs pour l’avenir » conclut Maxime Toubart, coprésident du CIVC.