n une simple phrase, il a jeté un pavé dans la mare. « Il faut que la filière se pose la question du verre blanc », a déclaré Christophe Bonnefond directeur des opérations Oenologie de Moët & Chandon dans une courte vidéo diffusée le 30 novembre lors de l’assemblée générale de l’association viticole champenoise à Epernay. « C’est la première fois que j’entends le négoce dire cela », a tout de suite relevé un observateur attentif de la Champagne.
Selon le Comité Champagne, le verre représente 28 % de l’empreinte carbone de la filière champenoise et l’empreinte carbone du verre blanc est deux fois plus importante que celle du verre vert car il ne peut pas être obtenu par recyclage ou très peu. La Champagne qui vise la neutralité carbone en 2050 peut-elle s’en passer ? Certaines marques, comme Roederer et Ruinart, ont construit leur notoriété sur leurs flacons transparents. Contactées par La Vigne, elles n’ont pas souhaité répondre.
D’autres ont franchi le pas. Le champagne de Telmont (Remy Cointreau) a arrêté les bouteilles transparentes et les formats spéciaux dès juin 2021. « C’est une hérésie de continuer à utiliser du verre transparent, estime Ludovic du Plessis, son CEO. De plus, on ajoute un étui pour éviter le goût de lumière ! ».
Chez les vignerons, la dynamique est également enclenchée. José Lievens, du champagne Jacques Picard à Berru (Marne), tire ses rosés en bouteilles vertes depuis 2021. « Je trouve que le rosé est plus attractif en bouteille blanche, mais il faut être en cohérence avec notre conversion en bio, précise-t-il. Il serait courageux que décide d’arrêter le verre transparent. Cela serait un signal fort !"