ire que Philippe Coste a de la bouteille tient du pléonasme. Celui qui préside le syndicat de l’appellation Minervois depuis 1989 a vu passer les vagues de crise, de reprise, de restructuration du vignoble ou d’évolution des institutions de gouvernance. Après 3 ans passés hors de l’interprofession des vins du Languedoc, son AOC tenait le 20 décembre son assemblée générale annuelle, en forme de bilan de ce cheminement loin du CIVL.
« La situation est très différente de l’environnement production-négoce de 1995 ayant abouti à la création du CIVL », pose Philippe Coste qui estime que le système interprofessionnel des appellations régionales « montre ses limites ». « Contrairement à l’IGP Pays d’Oc majoritairement axée sur le vrac, la mise en marché des vins d’AOC a fortement évolué. Le négoce est de plus en plus producteur, et la production s’affranchit de la vente en vrac pour une commercialisation directe », déroule le président de l’AOC Minervois. Le rattachement à l’interprofession ne manque donc pas aux producteurs de cette appellation à cheval entre Hérault et Aude.
En récupérant l’ensemble des cotisations pour sa promotion propre, Minervois dispose aujourd’hui d’une force de frappe plus conséquente. « Nous maintenons le même niveau de charges pour nos adhérents, ce qui revient à l’équivalent de 3,5€/hl dédiés à notre communication », poursuit le président. En 2024, ce seront donc presque 350 000€ qui pourront être consacrés par l’AOC Minervois à une communication qui veut reconquérir sa proximité et son territoire. « Outre l’axe majeur que constitue Wine Paris, nous souhaitons recentrer une bonne partie de nos efforts sur Toulouse et son agglomération de 900 000 habitants, dont nous sommes géographiquement et culturellement proches », précise Philippe Coste. La direction de l’ODG a en effet calculé que sur 100 bouteilles bues dans la métropole toulousaine, « si une seule est un Minervois, la moitié de notre production AOC serait vendue par ce biais », approuve le président du syndicat.
A terme, son président estime que l’AOC Minervois oscillera dans une fourchette de production de 80 à 85 000hl, « en phase entre les possibilités de production et les capacités des marchés ». Quatre dossiers de DGC (dénomination géographique complémentaire) sont également déposés auprès de l’Inao, pour opérer à une segmentation hiérarchique avec les terroirs de Cazelles, La Caunette, Laure-Minervois et les terrasses de l’Argent double.