’est officiel, le syndicat des Vignobles de la Côte Vermeille, qui regroupe les quatre indications géographiques les plus méridionales du Roussillon (Collioure, Banyuls, Banyuls Grand Cru et IGP côté Vermeille) vient de voter sa sortie de l’interprofession des vins du Roussillon (CIVR). Si celle-ci sera effective au 1er janvier 2025, son officialisation est tout sauf une surprise. Son président Romuald Peronne expliquait en effet depuis longtemps que le collectif des vignerons de la côte Vermeille planchait sur cette question de la sortie. « Contrairement aux autres, nous avons un plan de sortie », rappelle d’ailleurs le président des AOC du Cru Collioure-Banyuls.
« Le CIVR ne fonctionne pas et ne s’occupe pas de ses signes de qualité, en centrant toute sa stratégie sur le nom Roussillon et les opérateurs qui suivent cette ligne. Nos vignerons se rendent compte que l’interprofession est incapable de faire ce qu’on lui demande, donc le CIVR ne nous sert à rien », développe Romuald Peronne. Le président du syndicat d’appellation prend soin de rapidement évacuer un éventuel conflit de personnes, « car personne n’a jamais été en mesure de répondre à nos attentes de mise en avant de nos signes de qualité ». Dans un an, le CIVR sera donc amputé de 4 des 11 indications géographiques qui le composent. « Personne n’a d’ailleurs cherché à nous retenir », tranche encore le vigneron du Clos Saint-Sébastien pour appuyer le désintérêt de la gouvernance du CIVR.
Avec une production annuelle de 25 000 hl, les vignerons du Cru n’étaient qu’un petit contributeur de l’interprofession. Ils retrouveront mécaniquement plus de moyens pour promouvoir leurs vins tel qu’ils l’entendent. « Le calcul est rapide avec une CVO de 4€/hl pour 25 000hl. Nous ne retrouvions un retour promotionnel direct qu’à hauteur de 10 à 15 000€. A partir de 2025, nous pourront compter sur un budget de 150 à 200 000€ avec le concours de quelques subventions », appuie le président de l’ODG.
L’année 2024 sera donc consacrée à affiner les orientations de communication et de promotion pour 2025, ainsi que la poursuite du plan de relance cher à Romuald Peronne. « L’export ne nous intéresse pas. Nos coûts de production sont trop élevés pour être concurrentiels. Nos efforts vont se concentrer sur la poursuite de la valorisation en vente directe, pour également atteindre des prix planchers suffisants quand nous vendons à des intermédiaires qui s’occupent de la mise en marché », poursuit le président du syndicat. Le recrutement d’une personne en charge de la communication et la promotion est également dans les tuyaux.