aurent Cisneros aime à le rappeler : « Mon engagement dans des actions durables n’a rien de l’opportunisme ». Propriétaire depuis 2010 de château de Rouillac (27 ha en AOC Pessac Léognan, 150 000 cols écoulés 15 % à l’export et 85 % en France), il n’a eu de cesse de matérialiser sa vision éco responsable y compris dans l’œnotourisme. La propriété accueille 5 000 personnes par an pour des séminaires d’affaires et des visites de particuliers. Outre la construction en 2022 d’une salle de réception équipée de systèmes de chauffage et de climatisation utilisant les énergies renouvelables, (un budget de 250 000 € dont 40 000 € pour les pompes à chaleur et traitement de l’air), c’est toute une série d’actions qui a été menée. « Ce sont pour la plupart des petits gestes mais essentiels » confie-t-il.
Ainsi dès 2018, suppression des plastiques à usage unique, choix de verres et emballages réutilisables (50 000 cols retraités), tri sélectif des déchets recyclés en étant attentif au gaspillage alimentaire. « Nous engageons les traiteurs avec qui nous travaillons à distribuer aux banques alimentaires ce qui n’est pas consommé » indique-t-il. L’éclairage est constitué de lampes LED. Le chauffage et la climatisation sont éteints dans les salles inoccupées, les factures sont envoyées en format numérique, tous les matériels non utilisés sont éteints la nuit.
Pour quels résultats ? « Ils ne sont pas forcément mesurables précisément d’un point de vue économique. La priorité c’est la conséquence d’un choix que nous avons fait » explique-t-il. Les oenotouristes, lors de leur visite sont sensibilisés à ces actions menées, dans le droit fil de l’engagement de la propriété. Le livre blanc baptisé "Tierra et Vida, Eco-responsabilités et Actions durables" sorti en octobre dernier, envoyé aux banques, aux fournisseurs, en retrace toutes les étapes.
En 2010, Laurent Cisneros, ce fils d’immigré espagnol, qui a développé son entreprise de chauffage à Angoulême et l’a bien vendu, fait l’acquisition de château de Rouillac. A peine ancré dans sa propriété, il se lance dans un vaste programme d’écoresponsabilité : suppression des herbicides et fertilisants chimiques la première année. Suppression des insecticides en 2012, plantation de 400 mètres de haies en 2014, utilisation de produits exclusivement bio ou bio contrôles pour protéger le vignoble contre le mildiou dès 2016. Quatre ans plus tard, c’est le changement des systèmes de turbines sur les tracteurs pour diminuer les nuisances sonores, mais aussi l’installation d’une quinzaine de ruches. Les œnotouristes apprécient le miel de château Rouillac. Une production annuelle de 500 kg de miel.