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L’arrachage d’État interdit aux vignes bordelaises en liquidation... et en observation ?
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L’arrachage d’État interdit aux vignes bordelaises en liquidation... et en observation ?

Tous les vignobles en difficulté ne peuvent pas bénéficier de l’aide à la renaturation dans le cadre de l’arrachage sanitaire de Bordeaux. Le point avec le ministère et un expert sur un sujet technocratique et inéquitable en diable.
Par Alexandre Abellan Le 24 novembre 2023
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ans le décret définissant l’arrachage sanitaire des vignes bordelaises financé par l’État (le dispositif de renaturation*), l’article 4 a fait tiquer plus d’un lecteur attentif en stipulant que « les entreprises en difficulté au sens du point 33, paragraphe 63 des lignes directrices concernant les aides d’État dans les secteurs agricole et forestier et dans les zones rurales susvisées sont exclues du bénéfice du régime d'aide ». Dans sa notice d’explication, la préfecture de Gironde précise que « le comptable ou le banquier doit certifier que l’entreprise ne fait pas l’objet d’une procédure collective d’insolvabilité au sens de la circulaire N° 6060/SG du Premier Ministre datée du 5 février 2019, et, s'agissant des formes sociétaires, que l'entreprise n'a pas perdu 50% du capital social ou des fonds propres, sur la base des derniers comptes arrêtés ».

Concrètement, le ministère de l’Agriculture explique à Vitisphere que « dans cette circulaire du Premier ministre de 2019 (note n°20, p 31), "les entreprises en mandat ad hoc ou en procédure de conciliation, ou encore les entreprises en plan de sauvegarde ou de redressement judiciaire, ne sont pas [...] considérées comme des entreprises faisant l’objet d’une procédure collective d’insolvabilité" ». Ainsi, seules les entreprises en liquidation seraient exclues de l’aide : celles qui tirent le rideau ? Pas tout à fait, le ministère précise qu’« il convient que le plan de sauvegarde ou de redressement judiciaire ait été adopté pour que l'entreprise ne soit plus considérée comme en difficulté de telle sorte qu'une aide d’État puisse lui être versée. Tant que ce n'est pas le cas, l'entreprise pour laquelle un jugement d'ouverture de procédure collective d'insolvabilité a été pris est en période d'observations, et cette période exclut la possibilité de verser une aide d'Etat. » Les entreprises en observation seraient finalement autant exclues que celles en observation. Ce qui n'est pas sans être inéquitable, la procédure de candidature à l'arrachage sanitaire s'achevant ce mercredi 20 décembre, il suffit à un propriétaire cumulant les mauvais critères de voir la porte fermée alors que sa situation n'a pas été statuée par le tribunal.

Options d'adaptation

L’impact de cette mesure d'exclusion des entreprises en observation sur les demandes en cours de dépôt n’est pas connu à date. Mais son signal reste pour le moins négatif, alors que nombre d’entreprises sont en difficulté dans le vignoble bordelais. « Selon ma lecture du texte, seules les exploitations qui sont en cours de période d’observation, ouverte en raison du prononcé d’un jugement d’ouverture d’une procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire, sont exclues du dispositif d’arrachage primé fléché renaturation » résume maître Alexandre Bienvenu, l’avocat spécialiste des entreprises viticoles en difficulté notant que « techniquement, des entreprises qui sont en plan ne sont plus en procédure collective (on dit qu’elles sont redevenues in bonis). Il faut donc, soit qu’elles présentent leurs dossiers, arrachent et perçoivent la prime avant de faire ouvrir la procédure collective (ce qui n’est pas très orthodoxe si elles sont en cessation des paiements, sauf à pouvoir bénéficier encore d’un règlement amiable agricole), soit se dépêchent de faire adopter un plan de redressement pour sortir de la procédure et déposer leur dossier, ce qui n’est pas toujours aisé en raison d’une situation financière tendue… »

Interrogeant symboliquement, cette mise à l'écart des entreprises en observation pourrait peser à l'avenir, pour de futures mesures d'aides viticoles.

 

* : L’outil interprofessionnel de diversification n’est pas concerné, son financement reposant sur des crédits privés.

 

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Tous les commentaires (7)
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augustin Le 26 novembre 2023 à 14:58:12
Je complète avec la potentielle amende envisagée pour les exploitants laissant leur parcelle en déshérence : la subvention n est plus octroyée a l arrachage ... mais potentiellement l amende pour mauvais entretien oui merci :^( On comprends la recente mise à l envers des panneaux de signalisations nos routes viticoles : effectivement nous marchons sur la tête !!! Mais ce ne sera pas suffisant pour empêcher les huissiers de venir prochainement sonner à nos portes , avec de bien mauvaises mises en demeure de remboursement , difficiles désormais à satisfaire ...
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augustin Le 26 novembre 2023 à 06:09:41
La cicadelle à flavescence dorée (qui a servi d alibi sanitaire a cet arrachage subventionne )peut dormir sur ses deux oreilles ...Ce qui n est pas le cas des viticulteurs qui ont pensé pouvoir bénéficier de ce plan mal fichu depuis le début ... Le civb tout comme la fgvb a pourtant eu tout le loisir de faire une interrogation des "états k bis" des exploitations viticoles bordelaises , ce pour en connaître la statut juridique au sens des procédures collectives 2023 . Ces institutions ....soit n ont pas fait l interrogation , ce qui révèle leur incompétence ...soit l ont fait , mais ont ignore les résultats, ce qui serait malhonnête. En effet une telle interrogation des k bis aurait donné en temps réel le nombre des sauvegardes , le nombre des cessations de paiement et ensuite parmi celles ci ... le nombre des périodes d observation , de continuation , de reprise , et le cas échéant de conversion en lj ...ce qui aurait permis une étude fiable de l impact arrachage et distillation en 2023 /2024 ! Alternativement , on s est fie délibérément à une deja ancienne enquête qualitative de la chambre d agriculture sur le sujet....Un peu comme si on avait interrogé le greffe du tribunal sur la question des cépages résistants au changement climatique !!! On reste confondu par un tel amateurisme , surtout de la part d un organisme qui n hésite pourtant pas à manier davantage le bâton de la cvo que la carotte des subventions . Opportunisme et précipitation ont marqué 2023 , espérons que stratégie et planification marqueront 2024 , mais le changement ne peut desormais s être impulse ,selon beaucoup d entre nous , que par les pouvoirs publics et les corps d état compétents ( economie et finances , justice , travail, commerce exterieur ...) et non plus seulement par l agriculture . Historiquement les meilleurs fabricants de bougie n ont jamais su inventer l ampoule électrique ! Civb et fgvb ne font pas exception malheureusement, à Bordeaux comme ailleurs .Espérons que Matignon et la place Beauvau travaillent ensemble ce qui là encore reste pour le moment un v?u pieux ...mais demeure nécessaire pour mettre en mouvement un plan inter ministériel rapide et efficace. Alternativement, effet domino des LJ , licenciements systematiques et baisse immediate des cours de tous les actifs , qu ils soient mobiliers (vin , materiel ...) puis immobiliers ( viti et bati ...) .
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Dominique Le 25 novembre 2023 à 12:49:40
On est loin de l'annonce tonitruante du salon de l'Agriculture. La brochette souriante de "responsables" essayait de nous faire croire qu'elle avait trouvé la clé du "happy end", à travers ce bricolage de dernière minute. Plus on approche de la mise en oeuvre, plus on s'aperçoit que ce bricolage de coin de table ne tient pas. Les 9500 ha promis, vont devenir 3500 ha TTC de reconversion CIVB,. Pour le reste, on annonce à ceux qui ont choisi la pseudo "renaturation" puisqu'ils sont coincés de tous les côtés, qu'ils ne sont pas éligibles ! Cet histoire avait commencé en comédie, elle finit en drame pour ceux qui les ont cru. Effectivement, rien n'a été sérieusement chiffré. Tout s'est fait à contretemps et à contre-coeur. Le risque maintenant c'est que l'effet domino emporte tout. Les liquidations en chaîne vont entraîner la chute des créanciers. Euralis est à vendre. Les banquiers ne veulent plus prêter et impose la mise en vente de parcelles, ce qui va faire effondrer les prix dans les AOC où les terres se vendaient encore. Bref, tout cela était prévisible depuis longtemps. On est en plein crash de la filière. Il va falloir changer de dispositif et de tactique. Et virer l'entraîneur de l'équipe.
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Renaud Le 25 novembre 2023 à 12:07:10
Bien sûr que nous sommes sur un délire technocratique. Cependant la prime à la renaturation ne sera que très rarement pour les exploitants. Au vu des items ( bois et jachère sur 20 ans ) c?est des logiques de bailleurs. Et les bailleurs ne sont pas souvent les mêmes que les sociétés d?exploitation. Alors ce n?est pas normale en effet mais se sera que très rarement problématique. Quant aux aides diversification il n?y a pas de sujet puisque ce n?est pas de l?argent d?Etat.
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augustin Le 24 novembre 2023 à 19:25:31
Cette exclusion des entreprises en période d observation post cessation de paiement est critique... car elle va irrémédiablement empecher la perception de la subvention tant attendue... et faire donc basculer l actif disponible en dessous du passif exigible... puis mécaniquement impliquer la liquidation judiciaire que l on voulait éviter ! S 'agissant de scea pour la plupart des exploitations viticoles concernées, les créanciers professionnels avises mettront en cause les associés sur leurs biens propres puisque la seule déclaration au mandataire vaut présomption de vaine poursuite ...art 1858 du code du commerce et jurisprudence cour de cassation 2020 ... Ce ne sont plus les ceps des parcelles que l on arrache ! Et pourtant ce n était pas l esprit du législateur puisque justement les entreprises agricoles bénéficiaient d une période d observation exorbitante de droit commun puisque alignée sur la prochaine récolte ... Aujourd hui cette période d observation , qui devait être un bouclier protecteur de la scea ...devient en l espèce le glaive qui la met à terre ! sic transit gloria
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Aidetoidieut?aidera Le 24 novembre 2023 à 18:42:06
C?est pas très clair pour moi?mais c?est normal je ne suis pas très éclairé, cela me rappelle une scène culte : you tube les trois frères notaire Je trouve de similitudes, non ?
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augustin Le 24 novembre 2023 à 17:54:58
Et oui tout comme les prêts pge covid 19 naguere , ces subventions ne sont distribuées finalement ... qu aux exploitations in bonis et non à celles en grande difficulté . Il est d ailleurs question d étendre cette philosophie au secteur de la santé, en exigeant que seuls les patients en bonne santé pourront désormais se présenter aux urgences des hôpitaux à Bordeaux et non les patients en situation critique . C est vrai que dans ces conditions il y aura beaucoup moins de monde qui se présentera à ce type de service Il fallait y penser ? Surtout que le civb n avait pas manqué soyons en certains (?) de prévenir tous les candidats à ces subventions de cette très modeste réserve... Cela promet un week-end de black friday effectivement très black pour certains d entre nous qui se croyaient si près du but ... La prochaine AG du civb du 11 décembre promet décidément d être intéressante... d autant que l affichage des ingrédients vient de s inviter en vedette americaine , en sus de cette contrainte juridique du " in bonis ". Espérons que les 2 semaines à venir , donc du 27 nov puis du 4 decembre, ne créeront pas de nouvelles surprises de cet acabit !
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