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Les atouts des plants hautes tiges pour établir de nouvelles vignes
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Taille de formation plus simple et rapide, moins de pampres...
Les atouts des plants hautes tiges pour établir de nouvelles vignes

Malgré leur prix élevé, les plants haute tige sont de plus en plus employés pour établir de nouvelles vignes. Trois vignerons nous expliquent pourquoi.
Par Hélène de Montaignac Le 08 novembre 2023
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Les atouts des plants hautes tiges pour établir de nouvelles vignes
Avec les plants à haute tige, « La taille de formation est plus facile et plus rapide, ce qui est un avantage si on ne dispose pas de tailleurs d’élite », constate Patrick Bernard, gérant du Château du Raux, 20 ha à Cussac-Fort-Médoc, dont 3,5 ha de plantations en plants à haute tige. - crédit photo : Château du Raux
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lus c’est long, plus c’est court ? « Avec les plants à haute tige, je réduis d’un an la taille de formation de mes vignes, constate Tony Rousseau, gérant du Vignoble Rousseau, 43 ha à Saint-Lambert-du-Lattay, dans le Val de Loire. Je choisis des plants de 50 cm qui dépassent de 30 cm une fois plantés. J’ébourgeonne à la main dès la première année pour monter la souche et je la forme en deux ans au lieu de trois. Je laisse 4 yeux le premier hiver et je forme le V de ma taille en guyot la deuxième année. » Tony Rousseau est passé aux plants à haute tige il y a cinq ans. Il a maintenant 4 hectares de plants haute tige.

L'entretien des sols plus facile

« La taille de formation est plus facile et plus rapide, ce qui est un avantage si on ne dispose pas de tailleurs d’élite », constate aussi Patrick Bernard, gérant du Château du Raux, 20 ha à Cussac-Fort-Médoc, dont 3,5 ha de plantations en plants à haute tige.

En Gironde toujours, mais dans le Libournais, Frédéric Leydet remplace peu à peu ses vieilles vignes par des plantations de pieds à haute tige. Il a commencé il y a de nombreuses années et ces plants recouvrent maintenant un quart de ses 16,75 ha au Château de Valois et au Château Leydet-Valentin. « J’y suis venu pour la possibilité de désherber chimiquement au pied dès l’année de plantation, sans avoir à protéger par des manchons. » Maintenant qu’il travaille le sol, il s’y retrouve aussi. « Comme le point de greffe est plus haut et qu’il n’y a pas de branches au ras du sol, on a moins de risques de casse au décavaillonnage. »

Un autre avantage est de pouvoir se passer d’épamprage. « Au lieu que le pied parte du bourrelet de greffe au ras du sol, la majeure partie du tronc est constituée par le porte-greffe. Comme ce dernier est ébourgeonné, il n’y a pas ou peu de pampres sur le tronc », explique Patrick Bernard. Et ce, pendant toute la durée de la vigne.

Temps gagné à l'épamprage

Frédéric Leydet apprécie ce temps gagné à n’épamprer qu’au niveau de la tête. « Cela donne plus de souplesse et donc moins de stress dans l’organisation. Car pour nous, l’épamprage entre souvent en concurrence avec le relevage. Or nous avons tendance à privilégier le relevage pour assurer la qualité de nos traitements en bio. » Tony Rousseau ajoute que « c’est une bonne chose, les années à mildiou, de ne pas avoir de pampres au ras du sol, car ils sont une porte d’entrée pour les champignons ».

Cependant, tout n’est pas rose… comme la cire des greffés-soudés : ces trois vignerons relèvent aussi des inconvénients aux plants à haute tige. Même si au final, ils les jugent mineurs face aux avantages.

Notamment, le choix du porte-greffe est plus réduit. « Le porte-greffe doit être vigoureux, car il grossit en même temps que la vigne. Par exemple, un SO4 ou un 3309 ne conviennent pas », pointe Tony Rousseau. Lui-même a du gravesac pour toutes ses plantations, sauf la dernière de 2023, pour laquelle il a choisi « du paulsen 1103, qui convient à cette parcelle de schistes ». Pour sa part, Patrick Bernard a aussi choisi du gravesac pour porter ses merlots.

L'impératif : commander ces plants deux ans à l'avance

Autre impératif : il faut commander ces plants très tôt. « Deux ans à l’avance », confie Tony Rousseau. D’ailleurs, pour sa plantation l’an passé, Patrick Bernard s’est fait piéger par le délai. Il s’est rabattu sur des plants classiques.

Autre inconvénient des plants à haute tige, il faut installer le palissage quasiment dans la foulée de la plantation. Tony Rousseau s’y met dans les dix jours qui suivent. « Chez nous le premier fil est à 65 cm. Nous fixons le pied au tuteur et le tuteur au fil, pour qu’il se tienne bien droit. En moyenne à trois personnes, il faut compter quatre jours pour équiper un hectare. C’est sûr, ça compte dans l’organisation », témoigne-t-il. Frédéric Leydet se précipite un peu moins, mais il palisse « au plus tard l’hiver suivant la plantation faite en avril ou mai ».

Tony Rousseau pointe encore l’impossibilité de recéper ces plants, en cas de maladie du bois.

Un prix d'achat supérieur mais au final l'investissement est rentable

Quant au coût des plants en tige haute, il est nettement supérieur aux plants classiques. « À la louche, il faut compter un euro de plus, juge Patrick Bernard. La mise de fonds est plus importante. Mais elle s’équilibre du fait de la baisse des charges par la suite : l’épamprage me coûte 50 % moins cher. À long terme, c’est rentable sans l’ombre d’un doute. »

Tony Rousseau dépense environ 1,20 € de plus par plant. Mais comme ses deux collègues, il considère qu’il s’y retrouve avec le gain de main-d’œuvre. D’autant que tous trois n’ont pas à se plaindre du taux de reprise, tout à fait comparable à celui des plants classiques.

 

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