ornes et bouses de vache sacrée... Que ce soit en bien et/ou en mal, parlez de la biodynamie et les passions se déchaîneront dans l’étheroir vigneron. En rapportant le témoignage anonyme d’une fervente adepte devenue critique virulente, un article de Vitisphere suscite un torrent de positions tranchées : des opposants jetant tout et se sentant confortés dans leurs critiques aux partisans partant dans les tours et cherchant un agenda caché. Commentaires et messages démontrent la nécessité d’une discussion sur l’origine de la biodynamie. Et notamment sur la place qu'occupe sa figure tutélaire Rudolf Steiner dans l’approche pratique de cette viticulture alternative : un éléphant dans la pièce que veulent occulter des défenseurs de la biodynamie, un arbre cachant la forêt des questions posées par les résultats de cette viticulture alternative pour les contempteurs viscéraux de ces pratiques aux racines ésotériques. Ce n’est pas pour rien que l’on parle de conversion à la biodynamie : il faut une certaine dose de foi. Ce qui amène à d’inévitables guerres de chapelles.
Car « à chaque fois qu’il y a des excès, il y a des contre-excès. Après une période productiviste (où la chimie a sauvé le vignoble), d’un coup il y a un retour de balancier (où certains sont prêts à faire n’importe quoi) » résumait Jacques Dupont en 2020 après un dossier du Point, plaidant pour que la recherche agronomique comble le déficit de connaissances sur les viticultures alternatives. S’il faut plus de mesures pour apporter de la science dans le discours sur la biodynamie, il faut aussi de la mesure dans les positions des uns et des autres à son sujet. « En réalité, on sait seulement quand on sait peu. Avec le savoir augmente le doute » écrivait Goethe, l’un des auteurs de chevet de Rudolf Steiner. De quoi conclure sur un tempo allegro, ma non tropposophie…