menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / Deux semoirs jumelés sur un enjambeur pour semer petites et grosses graines dans les vignes
Deux semoirs jumelés sur un enjambeur pour semer petites et grosses graines dans les vignes
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Couverts végétaux
Deux semoirs jumelés sur un enjambeur pour semer petites et grosses graines dans les vignes

Pour semer petites et grosses graines, des viticulteurs ont opté pour deux semoirs associés sur le même enjambeur.
Par Vincent Gobert Le 18 septembre 2023
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
 Deux semoirs jumelés sur un enjambeur pour semer petites et grosses graines dans les vignes
Première version de semoirs jumelés sur un enjambeur chez Adrien martinot, EARL des Essertaux, à la Roche-Vineuse, en Saône-et-Loire, - crédit photo : Adrien Martinot
C

’est connu, on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Ni les petites graines avec les grosses, sinon elles finissent par se séparer et il ne reste en fin de semis que des grosses graines. En Bourgogne, deux viticulteurs ont appliqué cette recommandation assez commune afin de semer leurs interrangs avec un mélange homogène de bout en bout. C’est ainsi qu’ils ont équipé un enjambeur de deux semoirs, l’un destiné aux grosses graines, l’autre aux petites. Ils en tirent une leçon mitigée.

Objectif : avoir un mélange homogène de bout en bout

À la Roche-Vineuse, en Saône-et-Loire, Adrien Martinot, viticulteur à la tête de l’EARL des Essertaux, a installé deux distributeurs pneumatiques Delimbe T15 sur son Bobard 1080, un enjambeur double rang. « Nous nous sommes équipés en 2017 dans l’idée de semer un mélange pois, féverole, avoine, trèfle incarnat et moutarde sur nos 40 ha de vigne étroite, relate-t-il. Nous avons ainsi conçu le châssis, le transport des graines et l’implantation des trémies. »

Ces trémies, de 120 litres chacune, sont posées sur le plateau de l’enjambeur. À l’avant, celle pour les grosses graines (pois, féverolle et avoine) ; juste derrière, celle pour les petites (trèfle et moutarde). Les premières sont acheminées par des tuyaux jusqu’aux dents d’un vibro fixé en entre-roues sur la perche latérale. Le pneu arrière fait office de rappui. Les secondes sont semées à la volée après l’efface-trace puis rappuyées par un rouleau. Avant de semer, Adrien Martinot effectue un léger griffage à l’aide de dents de type Boisselet, entre 7 et 10 cm de profondeur.

« Les vendanges passées, on sème avant les pluies, dit-il. Les mélanges de graines restent homogènes dans les trémies. La féverole passe bien dans le semoir avec la cannelure rouge. On sème un interrang sur deux à raison de 91 kg/ha, soit 365 kg/ha en plein. On broie le couvert avant le débourrement, puis on épand du fumier ou du compost. »

L’an dernier, David Duband, viticulteur à Chevannes, en Côte-d’Or a lui aussi équipé son enjambeur de deux semoirs Delimbe. C’est le distributeur Alabeurthe qui a réalisé le montage selon une idée de Cyril Loizon, à la tête de l’entreprise de mécanique CRM basée à Bonnencontre, dans le même département.

Un système dérivé des semoirs agricoles

« Je propose un système dérivé des semoirs agricoles, précise Cyril Loizon. Il s’agit d’une distribution électrique assistée d’une soufflerie. La première trémie alimente trois coutres en entre-roues. Le second sert deux arrivées avec éclateurs, à l’arrière de l’enjambeur. J’ai simplement façonné les coutres afin qu’ils puissent être utilisés sur un enjambeur, où il y a peu de place. Ils font 18 mm à la pointe. Pour obtenir un bon foisonnement, il faut rouler entre 3,5 et 4 km/h. Le terrage se règle aux petites roues arrière ainsi qu’au palonnier, ou par chaîne pour l’entre-roues. Ensuite, derrière chaque dent, on peut régler la longueur des tubes de descente individuellement. Quand une pointe s’use, on peut remonter le tube. L’objectif est de toujours avoir la même distance entre la pointe et la sortie de graine. »

"Des bouchages au niveau de la distribution"

« Nous exploitons 30 ha, explique David Duband. Nos vignes étroites sont plantées à 1 m. On a semé une bande de 35 à 40 cm de large juste après la vendange sur 15 ha. On est assez contents : les deux types de graines ont bien levé. » Pour autant, tout ne s’est pas bien passé. « On a eu des bouchages au niveau de la distribution. Du coup, on est tenté d’aller vers un semoir APV, d’autant plus qu’on voudrait faire du semis direct. Mais ce changement ne sera pas pour cette année car nous avons investi près de 10 000 € dans ces semoirs combinés. Nous allons donc continuer comme ça mais en faisant des essais avec d’autres mélanges de graines. »

Adrien Martinot a lui aussi rencontré des difficultés. « Nous avons eu des pannes de la distribution, rapporte-t-il. Nous l’avons donc remplacée l’an dernier par une distribution APV toutes options, d’occasion, avec capteur de fond de trémie, DPAE et ordinateur de bord. Et nous avons modifié le montage afin de faire du semis direct. On a monté pour cela des dents Kiwi Agronomy. Semoir et dents nous ont coûté dans les 8 300 €. »

Un seul semoir entre-roues

Depuis ce changement, son Bobard n’est plus équipé que d’un seul semoir placé en entre-roues et d’une seule trémie de 500 litres qui accueille le mélange des cinq espèces. « Nous semons avec quatre dents sur 45 à 50 cm de large, précise le vigneron. Le mélange reste homogène dans la trémie. Seule difficulté : la moutarde a plus de mal à lever car nous semons à 5 cm, voire 7 cm, de profondeur. Mais on obtient quand même un couvert dense et homogène. On avance à 5 km/h environ, et on sème 1 ha à l’heure. C’est presque le double de ce que l’on faisait avant, en comptant la préparation préalable du sol. »

Comme quoi on peut en fait mélanger les petites graines et les grosses, à la différence des torchons et des serviettes.

 

Pas au bout de ses couverts

Adrien Martinot détruit ses couverts en deux temps : d’abord par roulage, ensuite par un travail du sol. « Nos vignes sont plantées en 1,20 m, explique-t-il. Comme le couvert cherche la lumière, il pousse vers le rang. Ces tiges ne sont pas détruites lors du roulage. C’est pour cela qu’on passe les disques émotteurs après coup. Par la même occasion, on délimite bien la largeur du couvert. Et cette année, nous allons aussi faire passer un Vitibot Bakus monorang. Avec ses pneus basse pression, il devrait recoucher le seigle qui repart après le roulage. On éviterait ainsi une tonte. »

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé