es vendanges ne sont pas toujours une fête. Plusieurs décès de vendangeurs ont été rapportés par les médias lors de la canicule de la semaine passée. Dans les coteaux de Champagne, nos confrères de l’Union et de FranceInfo témoignent de plusieurs drames dans la Marne.
Le premier a eu lieu le 5 septembre. Un homme d'une quarantaine d'années s'est effondré en arrêt cardio respiratoire dans les vignes à Vitry-en-Perthois. L’autopsie ordonnée par le parquet de Châlons-en-Champagne indique que le travailleur est décédé de mort naturelle, mettant fin à la procédure judiciaire.
Le lendemain, lors du pic de chaleur, un autre vendangeur a été retrouvé inanimé par ses équipiers à côté de Vitry-le-François. A Vert-Toulon, une femme de 54 ans est décédée à son domicile quelques jours après avoir fait un malaise pendant les vendanges. Les gendarmes ont par ailleurs eu écho d'un malaise près d’Epernay, dans les vignes de Chavot-Courcourt. « Un travailleur de nationalité polonaise aurait été pris de malaise. Ni les secours, ni la police n'ont été prévenu, il aurait été emmené au CHU de Reims par des collègues, mais cette information n'est pour l'instant pas confirmée par le parquet » explique FranceInfo.
Le 8 septembre, un Rémois de 19 ans est mort suite à une chute d’un enjambeur sur des parcelles de Rilly –la-Montagne. D’après FranceBleu, la vigneronne qui l’embauchait a constaté le midi que le garçon ne se sentait pas bien. « Je lui ai dit qu'il pouvait s'arrêter, il m'a répondu que non, qu'il allait continuer. Donc je l'ai laissé continuer. Et dans l'après-midi, mon mari lui a demandé si ça allait, il lui a dit que oui. » C'est plus tard dans la journée que le vendangeur qui travaillait en binôme avec le jeune homme l'a vu tomber à la renverse. Il faisait très chaud ce vendredi, 32 voire 34 degrés à l'ombre, et on sait que les vignes sont en plein soleil. « On leur dit qu'il faut boire, on leur fournit de l'eau, des bouteilles, des jerricans... Je ne sais pas ce qui s'est passé, pourquoi il est tombé », s'interroge cette vigneronne dans un torrent de larmes.
Sur X (ex Twitter), Anthony Smith, syndicaliste et inspecteur du travail a interpelé le ministre du travail en indiquant que « l'activité doit être arrêtée en cas de fortes chaleurs. Si l'employeur ne le fait pas, les inspecteurs du travail devraient être dotés de la compétence pour le faire à leur place ».


Pour le président du syndicat général des vignerons de Champagne, Maxime Toubart, « il est certain que les conditions climatiques font que c’est un risque accru et que si les gens ne boivent pas assez c’est dangereux, on leur dit de faire attention, mais parfois certains travaillent à la tâche. Je pense qu'on va rappeler l'importance de faire attention, mais les gens sont responsables. Les employeurs font ce qu'il faut et fournissent de l'eau. Il faut que les consignes passent. On voit trop de gens qui ne réalisent pas le danger. On n’en peut pas être derrière leur dos en permanence ».
Comme la Champagne, le vignoble du Beaujolais est en deuil après le décès de deux vendangeurs à Légny et Bagnols les 5 et 7 septembre derniers. D’après le Progrès, le premier a été retrouvé par un promeneur. Le second aurait fait un malaise cardiaque au milieu de ses collègues avant de décéder.