lors que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, assume clairement ce jeudi 7 septembre à FranceInfo « que nous supprimerons la niche fiscale du Gazole Non Routier (GNR) » pour le monde agricole, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, affirme ce samedi 9 septembre lors d’un point presse sur la foire de Châlons-en-Champagne (Marne) qu’« il n’est pas question de supprimer l’avantage fiscal, il est simplement question que nous fassions en sorte que nous trouvions une trajectoire avec le monde agricole ». Jouant les contorsionnistes, le ministre prône la « réassurance » et répète qu’il n’y a « pas d’inquiétude » à avoir.
Il faut dire que Bruno Le Maire avait aussi annoncé jeudi que la fin de la détaxe du GNR concernerait l’agriculture et le BTP, mais pas le transport routier, pour des raisons de compétitivité européenne. De quoi faire sortir de ses gonds la FNSEA, estimant dans un communiqué qu’« aujourd’hui, les agriculteurs n’ont aucune possibilité d’alimenter leur matériel par une solution autre que le GNR » et que « par conséquent, la suppression de la niche fiscale souhaitée par le ministre ne constitue absolument pas un moyen d’accélérer la transition écologique [mais] consiste uniquement à augmenter les taxes payées par les agriculteurs ».


Pour désamorcer tout conflit, le ministre de l’Agriculture martèle qu’il n’y a « pas d’inquiétude à avoir. Il y a besoin de compétitivité dans le monde agricole, donc il n’est pas question de faire des choses abrutes. Il s’agit de trouver une trajectoire sans suppression [mais] de diminution importante à terme. 5 % cette année, 78 millions €, qui viendra réalimenter le monde agricole. » Coûtant actuellement 1,3 milliard d’euros à l’État, cette enveloppe serait donc réaffectée à la transition énergétique de la flotte de tracteurs agricoles. En somme, « c’est vraiment une transition, pas une suppression » répète le ministre, qui promet : « il n’y a pas un sou qui partira ailleurs que le monde agricole. Ce n’est pas une économie budgétaire, c’est plutôt une transition que l’on veut gérer. »
« Ma seule préoccupation, c’est qu’est-ce que l’on peut avoir comme dispositifs fiscaux ou autres avantages qui permettent au monde agricole d’effectuer sa transition » annonce Marc Fesneau.