a production française de vins devrait dépasser de justesse les 44 millions d'hectolitres cette année, selon le dernier rapport des Services de la Statistique et de la Prospective du Ministère de l'Agriculture. Avec 44,1 millions hl, la récolte française se situerait 7 % au dessus de l'historiquement faible millésime 2012, mais serait en deça de la production quinquennale (-3 %). Dans la continuité d'un cycle végétatif tardif, les vendanges françaises ont commencé avec du retard en France. Si les coups de sécateurs et ronronnement des machines à vendanger ont résonné dans les secteurs précoces dès la fin août, les vendanges ont réellement débuté en septembre (le 2 en Provence, le 24 en Beaujolais) et certaines se sont déjà achevées (en Corse notamment).
Mais le SSP estime que « la majeure partie des volumes devraient être récoltés en octobre », les maturités étant particulièrement tardives dans les vignobles de Champagne, de Charentes... Avec ces retards on voit croître les foyers de pourriture grise*. Botrytis menace notamment la Bourgogne, les pays de la Loire et surtout le Sud-Ouest suite aux dernières précipitations. Après la coulure et le millerandage, cette pression cryptogamique réduit encore plus le potentiel de production girondin, qui est désormais estimé à 4,3 millions hl de vins AOP. Dans le bordelais, la production 2013 sera ainsi inférieure de 18 % à celle du millésime 2012. Prenant des pincettes, le Ministère estime que cela « pourrait parfois conduire à accélérer les vendanges ».
Dans la pratique, « la dégradation de l’état sanitaire dans de nombreuses parcelles ne permettra pas d’attendre [l]es dates idéales » comme le constatait l'œnologue Pascal Hénot sur son blog. En effet des producteurs ont dû hâter leurs vendanges pour éviter de perdre plus de volumes, c'est par exemple le cas en Côtes de Bourg, mais de manière plus générale dans tout le bassin bordelais. Toute la France ne fait cependant pas face des vendanges aussi difficiles. En Languedoc-Roussillon, les conditions météorologiques et sanitaires sont globalement bonnes et n'entravent pas le bon avancement des vendanges (13,2 millions hl, +10 % par rapport à 2012).
* : et le développement des vers de la grappe en Charentes.
[Photo : benne de vendange au Château Fougas ce premier octobre 2013]