près le coup de tonnerre de la phase d'enregistrement cet été (5 000 dossiers déposés, à 70 % français), l'enquête des autorités chinoises sur les accusations de dumping et de subventions à l'export des vins européens se poursuit. Sans faire trop de vagues dans la filière, malgré la sélection des entreprises auditées (quatre françaises et deux espagnoles*). La colère bout cependant au sein de la filière vin, qui a du mal à accepter l'issue des négociations sino-européennes sur le dossier des panneaux solaires. Si le différend commercial sur la filière photovoltaïque était à l'origine de l'emballement de cette procédure d'enquête (latente depuis des années), sa résolution n'y a pas mis un terme.
A la plus grande déception de Jean-Louis Salies (président du Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d’origine et indications géographiques) : « comme si nous étions transparents. C’est bien malheureux, mais c’est l’impression que nous a donnée l’ensemble de la classe politique sur le dossier de la Chine ». Dans la dernière lettre du CNIV, il souligne que « nos vins sont peut-être moins high tech que la fusée Ariane et nous sommes sans doute moins glamour que nos stars de cinéma. Mais nous n’avons pas à rougir de la qualité de nos produits et de leur rayonnement dans le monde. »
Président Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux et de la Confédération Nationale des producteurs de vins d'Appellations d'Origine Contrôlées, Bernard Farges faisait également part de ses regrets sur « la gestion de cette crise par les autorités françaises ». Il s'alarmait de « l'urgence à régler ce dossier avant que nos concurrents ne s’engouffrent définitivement dans la brèche ouverte par tant de négligence ».
* : Afin d'assister les entreprises enquêtées (qui ont 37 jours pour retourner un dossier complet), le CNIV a confié au cabinet Gide la gestion de ces questionnaires.
[Photo de Jean-Louis Salies : Vitisphere]