vant même les orages de grêle, le vignoble français était secoué par un coup de tonnerre inattendu : le lancement d'enquêtes chinoises anti-dumping et anti-subventions sur les vin européens importés. Si la menace d'une telle procédure était latente depuis plusieurs mois (une pétition de producteurs chinois avait été déposé mi-mai au ministère chinois du commerce, le Mofcom), son brutal démarrage a surpris. La procédure aurait servie de contre-poids au conflit portant sur les importations de panneaux photovoltaïques chinois en Europe. Alors qu'un accord a conclu l'affaire des panneaux solaires fin juillet, les 5 000 entreprises exportatrices s'étant volontairement inscrites auprès du Mofcom (pour bénéficier d'un statut privilégié en cas de hausse des droits) attendent toujours la suite de la procédure.
Sans que cela ait fait beaucoup de vagues en France, la liste de l'échantillon des entreprises européennes a été dévoilée ce 20 août à Pékin (cliquer ici pour lire l'article de la revue espagnole El Mundo Vino). Six entreprises européennes auraient été retenues, l'échantillon est loin d'être représentatif, ne concernant que des fournisseurs majeurs du marché chinois (cette liste a en partie été confirmée par nos sources). Quatre grands opérateurs français seraient visée : le groupe alsacien les Grands Chais de France (Petersbach), le groupe bordelais Castel Frères (Blanquefort), la maison bordelaise de propriétaires négociants La Guyennoise (Sauveterre de Guyenne) et l'antenne Moncigale du groupe Belvédère. Deux entreprises espagnoles sont également concernées par l'enquête : la maison valencienne Cherubino Valsangiacomo et celle de Castille-la-Manche Félix Solís Avantis.
Les critères de sélection restent inconnus (« nébuleux » nous confiait un de ces groupes enquêtés), comme les dates de visite et de contrôle par les autorités chinoises. Actuellement, la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux ne souhaite pas communiquer sur le sujet avant son conseil d'administration, qui se tient mercredi.