es vendanges 2011 du bordelais arrivent à leur terme, et soulagent la place de Bordeaux avec une qualité qui s’annonce « bonne, mais pas exceptionnelle ». Ce millésime devrait rester dans les mémoires pour sa météo atypique et ses vendanges précoces (les raisins botrytisés de Sauternes devraient tous être rentrés pour la fin septembre, du jamais vu), et pas marquer les esprits comme étant l’énième millésime exceptionnel du début de siècle (2010, 2009, 2005, 2003...). Les négociants peuvent se réjouir de cette conjoncture qui devrait apaiser la flambée des prix des grands vins de Bordeaux (ainsi que celles de leurs seconds vins). Si la campagne des primeurs 2011 est bien loin, le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) annonce pour sa part une embellie notable des exportations des vins de Bordeaux.
Selon Georges Haushalter (président du CIVB, voir photo) « nous avons récupéré en 2010 la moitié des volumes perdus à l'export et la progression se poursuit ». Les volumes de vins de Bordeaux exportés ont augmenté de 23 % entre juin 2010 et juin 2011, par rapport à la période précédente. En terme de valeur, le chiffre d’affaires dégagé par ces expéditions s'élève à 1,75 milliard d'euros (+ 34 % par rapport à 2009), ce qui est quasiment le niveau de 2008. Le marché asiatique continue à déclarer son attachement pour les vins de Bordeaux. Ainsi la Chine et Hong Kong enregistrent les plus importantes augmentations, globalement + 52 % en volume et + 60 % en valeur. Georges Haushalter précise cependant que « cette hausse en volume n’est pas seulement portée par le haut de gamme, les deux-tiers des gains ayant été acquis sur des vins expédiés à moins de 4,50 euros la bouteille ».
Le service marketing du CIVB (dont le budget est de 17 millions d’euros) va maintenant se redéployer sur sept nations clés (Allemagne, Belgique, Chine, Etats-Unis, France, Japon et Royaume-Uni). Il est intéressant de noter que la France est une priorité affichée. Si les Français consomment quasiment la moitié des vins girondins, les volumes consommé ont accusé un repli 2 % (seule la consommation des vins moelleux a augmenté). Cependant le réseau français de la grande distribution a vu ses ventes augmenter de 4 %, atteignant 903 millions d'euros. Si les volumes de vins vendus lors de la foire aux vins de 2010 ont légérement diminué par rapport à 2009 (- 1%), la valeur dégagée a augmenté de 7 % (pour un total de 156, 5 millions d'euros). Les AOP Bordeaux représent 39 % des volumes et 51 % du chiffre d'affaires réalisé en grande distribution lors des foires aux vins d'automne, avec une moyenne de 240 références par magasin.
Pour les autres marchés, la création en 2012 d’une nouvelle appellation de Bordeaux , le Claret, compte dynamiser l’offre des vins de Bordeaux, en la rafraîchissant avec un « vin rouge fruité, facile à boire, destiné aux jeunes générations ». La lutte contre la contrefaçon (principalement en Asie et en Amérique du sud) reste une priorité. L'application gratuite pour smartphones Smart Bordeaux, lancée en décembre 2010 pour fournir des informations sur une bouteille, devrait bientôt intégrer un outil de reconnaissance des scellés anti-contrefaçons. Cette application a déjà été téléchargée 23 000 fois, principalement en France et en Chine (l'application a été traduite dans treize langues).
Après un an, Georges Hausshalter a pu tirer les premiers bilan de l’ambitieux plan ‘Bordeaux Demain’ (pour en savoir plus sur le plan Bordeaux Demain, cliquer ici). La Gironde produit aujourd’hui 5,7 millions d’hectolitres pour une valeur marchande de 3,5 millions d’euros, dans cinq à huit ans, l’objectif est d’arriver à 6,3 millions d’hectolitres et 4,6 millions d’euros. Afin d’éviter un effondrement des cours, le CIVB compte mettre en pratique dès cette année son système de mise en réserve (pour plus de détail sur ce système de mise en réserve, cliquer ici).
[Photo : TV5]