e 18 juillet 2011 se tenait l’Assemblée Générale du Comité Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB). Après les manifestations vigneronnes qui avaient animé la précédente assemblée (pour lire notre compte-rendu de l’A du 18 avril 2011, cliquer ici), cette assemblée affichait une certaine sérénité retrouvée, même si les résultats annoncés ne cachent pas un malaise persistant dans le vignoble bordelais. Un an pile après la mise en place du plan ‘‘Bordeaux demain’’, l’interprofession en a esquissé un premier bilan. Pour Georges Haushalter (président du CIVB, voir photo) les points essentiels que l’interprofession doit corriger sont « les défaillances dans l'organisation de notre offre, dans la régulation de notre production, dans notre réflexion marketing, dans la défense de nos appellations et dans la traçabilité de nos produits. »
Par rapport à la production et à l’offre, les objectifs du plan anti-crise sont de réduire la production de vins de table de 50 % ,d'augmenter les volumes de vins d'entrée de gamme (2-6 € la bouteille) de 11%, ceux de moyenne gamme (6-20€ ) de 57 % et de haut de gamme (plus 20 €) de 34% et d'arriver à une croissance de 12 % de la production totale, soit un volume de 6,3 millions d’hectolitres. Georges Haushalter pense « finir l'année à 5,4 millions d'hectolitres, ce qui est encore insuffisant mais montre que nous avons récupéré la moitié de nos pertes, essentiellement sur l'export où nous avions perdu près de 700 000 hectolitres. »
Afin d’appuyer son plan, les membres de l’assemblée générale se sont prononcés à l’unanimité pour une régulation interprofessionnelle. Le projet de mise en réserve d’une partie de la récolte a été adopté par le CIVB, dans une forme équivalente à ce qui se pratique en Champagne ( « avec succès » précise Georges Haushalter). En pratique, le CIVB immobiliserait chez les vignerons une fraction (entre 5 et 10 %) de la production des appellations bordelaises en faisant la demande, afin de limiter un engorgement brutal des marchés. La levée de ce gel se ferait ensuite dès que des indicateurs témoigneraient à nouveau d’une demande tendue. Des aménagements à la mise en réserve seraient mises en place pour les domaines et caves coopératives produisant des vins IGP ou sans indications géographiques (c'est-à-dire des vins de table ou de cépages, actuellement demandés par les marchés). Comme l'a fait remarquer Patrick Stefanini (préfet d'Aquitaine), le Ministère de l'Agriculture n'a pour l'instant pas validé ce système de mise en réserve et de dispense.
Un projet de dénomination 'Claret' pour désigner des vins d'entrée de gamme est également en discussion. Ce label aurait pour objectif de séduire de jeunes consommateurs. Le cahier des charges est actuellement à l'étude, sa réalisation dépendant de l'appui du reste de l'interprofession. Pour ce qui est de la communication et du marketing, une campagne publicitaire internationale est annoncée pour automne 2011. Georges Haushalter invite les domaines et châteaux girondins à déposer leurs noms auprès de l'Institut National de la Propriété Intellectuelle afin de se donner les moyens de lutter efficacement contre la contrefaçon qui menace les vins bordelais.
[Source : AFP, Sud Ouest, Photo : Centre Culturel de la Vigne et du Vin de Bordeaux]