es arbres ne montent pas jusqu'au ciel. « Cela ne pouvait pas ne pas ralentir », commente David Chatillon, président de l’Union des Maisons de Champagne à la lecture du bilan des ventes du premier semestre 2023. De janvier à juin 2023, les ventes ont reculé de 4,7 % par rapport au premier semestre 2022, à 125,8 millions de cols. Le mois de juin 2023 a particulièrement marqué le pas par rapport à juin 2022 avec une baisse de 8 % au total et surtout de 12 % en France.
« Nous regardons ces chiffres avec vigilance mais sans inquiétude car on se compare à un premier semestre 2022 exceptionnel, poursuit David Chatillon. Nous restons à un niveau de vente élevé avec presque 126 millions de cols. Si on retire l’année 2020, la moyenne des expéditions du premier semestre des huit dernières années se situe entre 110 et 115 millions de bouteilles. A fin juin 2022, nous étions à un rythme de 336 millions de bouteilles en mois glissants. Ce qui n’était pas tenable car nous n’avions pas assez de bouteilles ». Les ventes ont principalement baissé en grande distribution, avec deux raisons principales avancées : la hausse du prix des bouteilles de Champagne et les arbitrages des consommateurs en période d’inflation. L’UMC table sur 310 à 315 millions de bouteilles vendues sur l’année 2023, contre 325 millions en 2022.


Du côté des vignerons, la sérénité reste également de mise. « Nous ne sommes pas inquiets, car nous nous attendions à une baisse des ventes, précise Maxime Toubart, président du syndicat général des vignerons de Champagne. Nous avons globalement réussi à répercuter la hausse du prix des matières sèches, ce qui est positif pour la filière. Nous avons vu que des consommateurs ont modifié leurs modes de consommation, en ouvrant des bouteilles chez eux, notamment au Japon, aux Usa et au Royaume-Uni. Il faut continuer à travailler sur ce segment qui est porteur ».
A la veille de la décision rendement autorisé pour la vendange 2023, chacune des deux familles du Comité Champagne affiche de la sérénité.