Léognan, on l’appelait le rond-point de l’Europe, longtemps moribond, pas très bien entretenu. Le voilà requinqué, rebaptisé : « André Lurton », le fondateur de l’appellation Pessac-Léognan, décédé le 16 mai 2019. L’inauguration s’est tenue ce jeudi 4 juillet, en présence des membres de la famille, des élus locaux et des viticulteurs.
À chaque extrémité du rond-point, un totem métallique à l’effigie de cette figure du vignoble bordelais, réalisé par l’artiste ferronnier, Bruno Nouaux : un visage stylisé et écrit en toutes lettres : « André Lurton, fondateur Pessac Léognan ». Impossible de le rater. Ce qui ne serait pas pour déplaire à celui qui a été pendant 18 ans président emblématique de cette AOC. « C’est un sacré clin d’œil. Papa s’est battu contre l’implantation de la technopole de Montesquieu qu’il jugeait être un "cancer". Aujourd’hui, la technopole est non loin du rond-point. Pour l’empêcheur de tourner en rond qu’il était, n’aimant rien moins que prendre la lumière, le voilà bien en vue. Chaque jour des milliers de voiture passent par ce rond-point » s’amuse, son fils, Jacques Lurton, à la tête des Vignobles éponymes, 300 ha en AOC Pessac Léognan.
Nommé président du syndicat viticole de Pessac Léognan, en avril 2022, (1 850 ha, 57 viticulteurs) Jacques Lurton, tout comme son père, n’a pas sa langue dans la poche et entend faire bouger les lignes, quitte à mettre les pieds dans le plat. Ainsi, en ramenant « les brebis dans le troupeau ». En clair, dans sa ligne de mire des châteaux tels que Haut-Brion ou Smith Haut Lafitte, qui « mentionnent plus leur marque que l’AOC ». À leur décharge, il reconnait que l’appellation a ronronné depuis dix ans, sans vrai projet.
Celui qui a vinifié à travers le monde, arrive avec un œil neuf. Il compte bien booster l’export. Les Pessac Léognan étant peu présents. Des actions vont être menées en Belgique à la fin de l’année, en suisse début 2024, en Angleterre également. Mais surtout il entend faire venir sur les terres de l’AOC, des médias de la presse internationale. Histoire d’expliquer ce que sont ces vins, « tout en finesses et équilibre », de raconter les vignerons et leur savoir-faire. Laissant de côté « des voyages dans les différents pays qui coutent une fortune et qui dans le fond ne permettent pas de comprendre ce que sont les vignerons ».
Une nouvelle communication va être lancée dès l’automne prochain, Le logo de l’AOC va être repensé pour offrir « quelque chose de plus consensuel, avec une image futuriste » assure-t-il.