L’agriculture biologique sur le territoire de Bergerac et Duras continue de croître : en 2021, 31% des exploitations viticoles étaient certifiées bio ou en conversion, contre 15% en 2017 » indique Eric Chadourne, président de l’Interprofession des Vins de Bergerac et Duras, en introduction d’une étude sur les coûts de production réalisée en 2022 par la filière viticole régionale, le Cerfrance Dordogne, la chambre d’Agriculture de la Dordogne, AgroBio Périgord et le Syndicat des Vignerons Bio de Nouvelle Aquitaine.
Le vignoble de Bergerac et de Duras compte 2550 ha certifiés et 1110 ha en conversion, sur une surface totale de 11 700 ha. Pour évaluer les répercutions de cette progression, les partenaires ont analysé les données comptables des exploitations viticoles du département de la Dordogne ayant des recettes supérieures à 85 800€ sur les récoltes allant de 2015 à 2021. « Ce sont des exploitations viticoles qui tiennent une comptabilité complète. Par conséquent les exploitations de tailles intermédiaires à supérieures sont peut-être surreprésentées dans notre échantillon par rapport à la réalité. Nous avons retenu des exploitations viticoles qui avaient un taux de spécialisation en viticulture au minimum de 33% » précisent-ils.
D’après l’étude, les exploitations bio (à dominante vente directe) dégagent un produit par hectare de vignes en production supérieur aux autres exploitations. Ce produit augmente durant le parcours de conversion. Il est estimé à 7 406€/ha hors label AB, à 7 768€ pendant la conversion, et à 11 448€ une fois la certification obtenue. Les viticulteurs bio ont en revanche des charges plus élevées, notamment du fait des frais d’emballage et de l’augmentation des travaux mécaniques en l’absence de désherbage chimique.
« Les charges d’engrais, de produits de défense et les travaux par tiers, représentent un montant de 1 248€/ha hors label AG, 1 198€ en conversion et 1 328€ après certification ». Les charges totales (opérationnelles et de structure) augmentent également pendant le parcours de conversion, passant de 7 787€/ha hors label à 11 755€/ha à la certification.
Au global, le revenu disponible par UTHF (Unité de travail humain familial) s’élève, dans le circuit vente directe, à 23 535€ hors label AB et à 32 989€ pour les certifiés AB. Pour de la vente en vrac, il est de 24 216€ hors label AB et 39 721€ en AB.
Moins de 8 % du volume produit en 2021 certifié en agriculture biologique ont été vendu en vrac pour la période du 1er août 2021 au 31 juillet 2022. « Les cours moyens des vins certifiés en AB se situent au-dessus des cours moyens des ventes hors label. Ils sont entre 50 et 80 % plus élevés pour les appellations Bergerac rouge, rosé et blanc ainsi que pour les côtes de Bergerac blanc et côtes de Duras. On observe un écart moins élevé pour les appellations Pécharmant et Monbazillac entre 17 et 23 % » précisent les partenaires.