ela fait 3 campagnes que le domaine de 90 hectares effectue cette pratique avec des résultats satisfaisants. L’idée est venue au chef de culture il y a quelques années : « Nous faisons des couverts végétaux depuis 2016/2017, mais j’ai toujours trouvé bizarre de passer un rouleau ou de broyer ce couvert dans l’inter-rang. Puis un jour, j’ai vu une démonstration de fauchage de couverts dans le Gers. Même si le fauchage restait dans l’inter-rang, cela m’a donné l’idée de fabriquer un système qui faucherait et enverrait vers l’extérieur. ». Et c’est ce qu’il fit. Il y a trois ans, Geoffrey Gabaston a pris ses clés, son poste à souder et il a revisité une faucheuse Deutz Fahr KM22 déportée arrière. Une fois démontée, la double fauche a été pensée pour être montée à l'avant. Le sens de rotation des tambours de la faucheuse a quant à lui été inversé à la manière d’un andaineur monté à l'envers permettant d’envoyer le couvert fauché sous le rang.
Résultat après passage de la faucheuse
Au domaine Carcenac, les vignes sont plantées à une largeur de 2m20 et les semis à une largeur d’1m60, un rang sur deux. Geoffrey Gabaston explique « Ce système ne marche que parce que je continue à désherber chimiquement : avec cette technique de fauchage, la moitié du rang au moins est paillé, ce qui me permet de désherber chimiquement la moitié seulement de la surface des vignes dans lesquelles sont présents les couverts (60 hectares) » En plus de limiter l’utilisation d’herbicide, le paillis (féverolles/avoine) permet entre autres d’empêcher la repousse des adventices, mais également de conserver l’humidité et la fraicheur du sol, ainsi que le système biologique. En se dégradant il améliore la fertilité des sols.
Le responsable de culture a pu noter une meilleure vigueur des vignes, et des maladies moins présentes. Cependant, il aimerait encore améliorer la régularité du paillage et le rendement en matière sèche.
Paillage à J+24
Il précise également « Je m’inspire beaucoup de l’Agriculture de conservation des sols, et mon but, in fine, serait de ne jamais travailler les sols. » Il a donc semé du seigle cette année sur 3 hectares afin d’expérimenter la création d’un chaume dans le rang et d’un paillis plus épais, qui se dégrade moins vite. « Je suis assez content de l’essai, je comptais sur ce chaume pour éviter que l’herbe ne repousse, et c’est satisfaisant. »