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Réduire les doses de soufre poudre pour lutter contre l'oïdium dans les vignes, c'est possible !
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Réduire les doses de soufre poudre pour lutter contre l'oïdium dans les vignes, c'est possible !

Comme les pulvérisations de soufre mouillable, les poudrages restent efficaces à dose réduite. Mais l’exercice est plus difficile. Le point avec les fabricants.
Par Sarah El Makhzoumi Le 05 mai 2023
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 Réduire les doses de soufre poudre pour lutter contre l'oïdium dans les vignes, c'est possible !
Démonstration de poudrage durant la journée technique organisée au Château de Pimpéan par l'ATV 49. - crédit photo : Sarah El Makhzoumi
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e 13 avril, au Château de Pimpéan, à Grézillé (Maine-et-Loire), une trentaine de viticulteurs ont bénéficié d’une demi-journée sur l’optimisation de la lutte contre l’oïdium organisée par l’Association technique viticole 49 (ATV 49) et la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Avec un accent particulier mis sur le poudrage. En effet, si les conditions et les périodes d’application – notamment l’encadrement de floraison – sont favorables, cette technique se révèle être d’une très grande efficacité.

« Bien que l’on constate une meilleure couverture et un lessivage moins important avec le soufre mouillable, le soufre poudre est légèrement plus efficace que le soufre mouillable, souligne Nicolas Constant, référent viticulture biologique à l’Institut français de la vigne et du vin (IFV). Et il présente un autre intérêt : la rapidité d’intervention. » En Anjou, où les vignes sont généralement plantées à 2 mètres d’écartement, on compte en effet un passage tous les 4 à 6 rangs avec les poudreuses, contre un tous les 2 rangs avec un pulvérisateur.

Réduction des doses

Surtout, cette demi-journée a été l’occasion d’aborder un sujet rarement évoqué : la réduction des doses de soufre poudre. Nicolas Constant a rappelé un essai, un peu oublié, réalisé en 2013 par la chambre d’agriculture de l’Aude où deux poudrages à 9 kg/ha seulement ont donné entière satisfaction (voir encadré). « Les résultats ont été concluants parce que l’application a été faite avec des poudreuses à dos et a donc été très précise, précise l’expert. Je ne sais pas s’il est possible de faire aussi précis avec les machines existantes. »

Qu’en disent les fabricants ? Jean-Christophe Rousseau, responsable marketing vigne chez France Pulvé (Berthoud), affirme : « Avec notre poudreuse traînée Apolo 600L, il est possible de réduire les doses à hauteur de 10 kg/ha. Cependant, il faut suivre scrupuleusement notre tableau de référence et utiliser des poudres adaptées, comme Fluidosoufre. »

Un gros débit de chantier : l'atout du poudrage

Sur toutes les poudreuses, on ne règle que le débit de poudre en kg/min (par la molette du diviseur de débit). On ne touche pas au débit d’air, la turbine étant obligatoirement réglée à 540 t/min, faute de quoi la poudreuse risque de se boucher. Une fois le débit de poudre ajusté au plus bas, pour épandre 10 kg/ha avec l’Apolo, il faut obligatoirement choisir entre une petite vitesse d’avancement ou une petite largeur de travail par passage. En conséquence, il est impossible d’obtenir le même débit de chantier qu’avec un poudrage à 22 kg/ha. Or les gros débits de chantier sont l’un des atouts du poudrage.

Chez Calvet, cette réduction de dose n’est pas simple à régler non plus. « Avec notre système porté Champagne 300 l, il est impossible de passer à un poudrage en dose très réduite, parce qu’avec une trop forte réduction de débit, il y a un risque de bouchage des sorties et donc d’explosion, explique David Attia, technico-commercial. Mais avec notre modèle traîné Languedoc 700 l, qui possède un système de malaxage dans la trémie, il est possible de réduire significativement les doses (autour de 15 kg/ha) tout en prenant en compte des contraintes de vitesse d’avancement et de surface traitées. »

Des pistes d’améliorations ?

L’entreprise a été saisie à ce sujet par un de ses clients. « Depuis trois ans, la demande pour les poudreuses est de plus en plus importante, poursuit David Attia. Jusqu’à présent, on ne se posait pas la question de réduire beaucoup les doses pour le poudrage puis, un jour, un client du Var qui possède une cinquantaine d’hectares est revenu mécontent parce qu’il avait acheté deux poudreuses portées sur lesquelles nous avions amélioré la sécurité par rapport aux versions antérieures, empêchant le risque explosion mais empêchant également la trop grande réduction de dose. Pour répondre à cette demande assez nouvelle, notre bureau d’études travaille sur les pistes pour appliquer le soufre à dose réduite sans renoncer à ce qui fait l’avantage du poudrage : l’efficacité et la rapidité d’application. » Le poudrage à dose réduite peut être envisagé comme une solution de protection de vignoble efficace et bon marché à l’avenir.

9 kg/ha de poudre, ça marche !

En 2013, la chambre d’agriculture de l’Aude a testé quatre stratégies de protection contre l’oïdium à la floraison et à la fermeture de la grappe : deux poudrages à la dose homologuée (22 kg/ha), deux poudrages à dose réduite (9 kg/ha), deux applications de soufre mouillable (10 kg/ha) et une modalité sans aucune protection à ces deux stades. En dehors de la floraison et de la fermeture de la grappe, les vignes ont toutes reçu cinq applications de soufre mouillable à 10 kg/ha, la première au stade 5-6 feuilles étalées et la dernière au stade grappes fermées. Cet essai rappelle l’importance de la protection à la floraison et à la fermeture de la grappe et montre l’efficacité du poudrage à dose réduite. Alors qu’en fin de saison, les grappes sont touchées à 20 % par l’oïdium dans la modalité qui n’a pas été protégée à ces stades-clés, elles sont quasi indemnes dans les trois autres modalités qui ont bénéficié d’une protection. De plus, les poudrages à 9 kg/ha de soufre ont donné les mêmes résultats que ceux à 22 kg/ha et que les applications de soufre mouillable. Ce qui prouve que le soufre poudre peut lui aussi faire l’objet de réductions de dose.

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Tous les commentaires (1)
Médocon Le 06 mai 2023 à 08:14:04
Ça me fait doucement rigoler, mon père en Afrique du Nord, ou l?oidium était la principale maladie, traitait a 5 kg à l?ha. C?était une époque où ne pas aller voir ses vigne pendant 3 jours, pouvait voir sa récolte perdue.
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