n croyait tous les pays logés à la même enseigne au sujet de l’assurance récolte. Apparemment non. Les Etats-Unis soutiennent davantage que l’Europe leurs agriculteurs face aux accidents climatiques. Ils ne se réfèrent pas à la moyenne olympique pour calculer les pertes de récolte. Pour cette raison, leurs aides pour compenser ces pertes figurent dans la boîte orange de l’OMC où figurent les aides qui provoquent une distorsion de concurrence. L’Europe, au contraire, se réfère à la moyenne olympique pour que ses subventions figurent dans la boîte verte de l’OMC, celle qui regroupe les aides qui ne provoquent pas de distorsion de concurrence.
« L’Europe a fait le choix de mettre sa politique d’assurance récolte dans la boîte verte. Rien n’oblige un Etat à le faire ». Voilà l’info surprise qu’a lâchée Laurène Chmitelin, responsable des projets stratégiques agricoles chez Crédit Agricole Assurances, lors du congrès de la Cnaoc le 27 mars à Villié-Morgon dans le Beaujolais. Cette experte était invitée à s’exprimer à la table ronde sur les AOC face au changement climatique organisée par la confédération des syndicats d’appellation.
Son intervention a piqué la salle. A commencer par Eric Chadourne, le président de la fédération des vins de Bergerac-Duras. « Pour moi, il était clair qu’on ne pouvait pas bouger sur le sujet de la moyenne olympique. On voit que si. On a l’impression de se faire balader », a-t-il protesté.
Laurène Chmitelin a ajouté que la France était le seul pays de l’Union européenne « à porter le sujet de la moyenne olympique ». Pour faire bouger les lignes, notre pays doit trouver des alliés. Puis elle a rappelé que « l’assurance n’a pas vocation à combler des chutes durables de rendement du fait du réchauffement. Elle n’assure que les risques climatiques aléatoires. »
Traduction concrète, même si la moyenne olympique devait être abandonnée, les assureurs ne cesseraient pas moins d’assurer les vignes trop souvent victimes de gel, de grêle ou de sécheresse.