a filière vin n’est pas à un paradoxe près. S’il est de bon ton de moquer le calendrier astral cher à la biodynamie chez nombre de techniciens, il est une vieille lune que l’on entend fréquemment : le cycle lunaire marquerait des risques exacerbés de gel. Une vision empirique s’appuyant sur des expériences récentes, comme la pleine lune ce début avril, et faisant craindre à certains une fin de mois à haut risque. Une croyance infondée jusqu'à preuve du contraire. En soit, il ne coûte rien de surveiller les phases de la lune en plus de ses sites météo et autres sondes. Mais cela témoigne d’abord d’un biais de généralisation d’une expérience limitée : on pourrait aussi avancer que les orages de grêle ont souvent lieu les week-ends et jours fériés…
Cette vieille lune témoigne également d’un désir de se rassurer face aux incertitudes croissantes : un changement de lune a l’avantage de la prévisibilité, ce qui n’est pas le cas du changement climatique toujours plus à l’œuvre. Fondamentalement, ce ne sont pas les gelées de printemps qui sont plus tardives ou plus fortes : c’est la douceur hivernale qui avance le cycle viticole et la sensibilité des nouvelles pousses. Le vignoble est plus fréquemment touché, mettant la saison viticole sous pression dès le printemps. Du moins jusqu’aux saints de glace ?