es variétés artaban, voltis, floreal et vidoc ont plusieurs gènes de résistance au mildiou et à l’oïdium. « Elles sont inscrites au catalogue et déployées au vignoble. Il est donc important d’évaluer leur comportement vis-à-vis de différents stress biotiques et abiotiques en lien avec le dépérissement » pose une équipe de chercheurs des pôles Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement) de Bordeaux et Colmar. Lors des projets Co-Act, ils ont étudié leur sensibilité à la flavescence dorée.
« Nous avons reproduit les conditions naturelles de transmission du phytoplasme par la cicadelle Scaphoideus titanus en serre de confinement. En mesurant la proportion de plantes infectées, le niveau de multiplication du phytoplasme ainsi que le développement des symptômes, nous avons mis en évidence des réponses contrastées au sein du genre Vitis » révèlent-ils.
Les chercheurs ont évalué les variétés Resdur en les comparant à deux cépages de référence : le cabernet-sauvignon très sensible et le merlot peu sensible. « Les pourcentages de plantes infectées sont plutôt élevés chez les 4 variétés Resdur, avec des valeurs légèrement en deçà du cabernet-sauvignon » affirment-ils.
L’Inrae note des concentrations en phytoplasmes sont un peu plus faibles que celles du cabernet, mais bien supérieures à celles mesurées dans le merlot peu sensible. « Lorsque l’on positionne les variétés dans la gamme de sensibilité établie, la classification hiérarchique indique que vidoc est très sensible à la flavescence et les trois autres Resdur sont de sensibilité intermédiaire ».
Le développement des symptômes est marqué pour les rouges vidoc et artaban. Pour les blancs floreal et voltis, les symptômes observés sont plus discrets et certains individus n’ont pas présenté de symptômes, alors qu’ils hébergeaient des concentrations en phytoplasmes élevées.
« Nous avons montré que les porte-greffes, comme certains vitis sauvages, développaient peu de symptômes en serre comme au vignoble, même fortement infectés par le phytoplasme, les différenciant des Vitis vinifera. Le fond génétique des vitis sauvages présent dans les Resdur pourrait éventuellement expliquer la faible expression des symptômes chez floreal et voltis » supposent les chercheurs, indiquant vouloir compléter leurs résultats par une évaluation de la réponse à la flavescence dorée de ces variétés lorsqu’elles sont cultivées en vignoble face aux autres stress biotiques et abiotiques.
Directeur de VCR France, Loïc Breton ajoute que d'autres variétés, non issues du programme Resdur, présentent une meilleure tolérance à la flavescence. Ce serait le cas pour le soreli et le fleurtai, issus de croisements avec le sauvignonasse, qui ne présente pas de symptomes extérieurs dans les zones infestées.