n Côte-d’Or, les mange-bourgeons sont tenus à l’œil. «On en trouve quasiment partout alors qu’avant, ils n’étaient présents que dans les secteurs à historique. Chaque année, on voit des parcelles de moyennement à fortement touchées. Ces ravageurs ont une plage plus favorable à leur développement avec les débourrements lancinants. Il faut les surveiller dès le gonflement des bourgeons, de fin mars jusqu’au 15 ou 20avril», insiste Benoît Bazerolle, de la chambre d’agriculture.
Le vocable mange-bourgeons regroupe la boarmie, la noctuelle, la chenille bourrue et le charançon. «Impossible de prévoir à quelle espèce on aura affaire. En 2022, on a eu une dominante de boarmies ; en 2021, c’était plutôt la noctuelle qui a fait des dégâts», observe le conseiller viticole. En Saône-et-Loire, ce sont les chenilles bourrues qui ont pullulé en 2022 dans certains secteurs. "Nous avons vu de grosses attaques en côte chalonnaise. C'était du jamais vu. Il y eu de forts dégâts sur Mercurey et Rully. Nous avons eu des circonstances favorables à leur développement en 2022 avec des températures douces en février. En plus, les vignerons ont travaillé les sols tôt et là où il n'y avait plus d'herbe, les chenilles sont montées dans les ceps. Les vignerons devront donc se montrer vigilant en début de campagne", indique Florent Bidaut, responsable des expérimentations viticoles au Vinipôle Sud Bourgogne.
En période de risque, Benoît Bazerolle recommande de procéder à des comptages une ou deux fois par semaine et de noter le pourcentage de bourgeons attaqués sur 10 à 20 séries de cinq ceps consécutifs. Le seuil de nuisibilité est de 10 à 15% de pieds ayant au moins un bourgeon évidé. «Les viticulteurs s’impliquent de plus en plus dans les observations. Ils s’organisent par équipe», note-t-il. En cas d’attaque de boarmies, le spinosad «fonctionne bien sur cette espèce», précise Benoît Bazerolle. Les vignerons interviennent souvent avec un pulvérisateur à dos pour ne cibler que la zone concernée et travaillent avec un volume de 150 à 200l/ha. Autre solution : le ramassage à la main, possible pour les petites surfaces. L’opération peut se faire en journée pour les boarmies, mais en soirée pour les noctuelles, car il faut opérer au moment où elles remontent dans les ceps pour se nourrir. Pour ces dernières, le ramassage est la seule option car elles sont difficiles à atteindre avec des insecticides et «les vignerons profitent des comptages pour les éliminer», observe Benoît Bazerolle.