n avril dernier, Pellenc lançait le C35, le successeur du Vinion. À Montréal-du-Gers, Nelly Dal Ben, installée sur 72 hectares de vignes en IGP Côtes de Gascogne, a eu ce sécateur en main toute la saison dernière. Habituée de la marque, elle utilise des Vinion depuis de nombreuses années. Elle et ses ouvriers ont travaillé avec six C35 de novembre à mars dernier, soit 500 heures environ par appareil. La viticultrice gersoise souligne spontanément une coupe « plus efficace et puissante, qui permet de passer moins de temps par pied ».
Installé sur 26 ha à Tressan, dans l'Hérault, Pascal Espic partage ce constat : « Grâce à sa puissance et l’évolution de la lame, le C35 est plus efficace que le Vinion. On coupe en une seule fois des gros bois ou des bois durs alors qu'il fallait deux ou trois coups de sécateur avec le Vinion pour en venir à bout. On passe plus vite sur les souches, en particulier sur les vieilles vignes », apprécie-t-il. Plus puissante, la nouvelle lame est aussi plus allongée avec sa forme dite "plume". « Elle améliore l’accès aux endroits difficiles », observe Pascal Espic.
« En Champagne, nous avons des pieds à ras de terre. Il est essentiel de pouvoir slalomer entre les pieds pour arriver au plus près des bois et couper tout ce qui doit l'être. C’est primordial, sinon cela génère beaucoup de repousses l’été et encore plus de travail l’hiver suivant. Le C35 est un outil léger et maniable qui se prête bien à ce type de tâche », juge Jean-Pol Noël, qui cultive 6 ha de vignes à Vert-Toulon, dans la Marne. Habitué à une marque concurrente, l’hiver dernier, il a testé ce sécateur pendant 150 heures avec ses deux ouvrières. « Elles n’ont eu aucun mal à accéder à la gâchette. Avec ce sécateur, on a atteint facilement les bois enchevêtrés », ajoute Jean-Pol Noël.
Pour Nelly Dal Ben, cette meilleure efficacité a une contrepartie : une hausse du poids de l'outil qui pèse 720 grammes contre 680 g pour le Vinion. « Même s’il est mieux équilibré et plus maniable que le Vinion, en fin de journée, nous avions la sensation d'avoir un sécateur plus lourd en main », remarque-t-elle. Pascal Espic tempère cette sensation de surpoids, tout comme Jean-Pol Noël. Tous deux saluent l’ergonomie de la prise en main et l’équilibrage du nouveau sécateur. Au point « qu'on ne ressent pas la différence de poids à l'utilisation », assure Pascal Espic.
Nelly Dal Ben souligne aussi que ce nouveau modèle est plus bruyant que l'ancien, alors que Pellenc soutient avoir baissé le niveau sonore par rapport au Vinion. Pascal Espic la rejoint sur ce point, en précisant que le bruit reste très acceptable. « C'est la contrepartie du confort et de la progressivité de la coupe. Pour obtenir cette dernière, Pellenc a couplé une vis sans fin à un écrou à billes. C’est le frottement de cet écrou sur la vis qui provoque ce bruit que l’on ne retrouve pas chez les autres fabricants », décrit Pascal Espic, un fin connaisseur du matériel Pellenc. Quant à Jean-Pol Noël, il trouve le C35 plus bruyant que le modèle concurrent qu'il utilise.


Au quotidien, les trois vignerons ont été rassurés par la sécurité qui équipe le sécateur en série et qui stoppe instantanément le mouvement de la lame dès qu'on la touche. Une sécurité à recalibrer avant chaque utilisation en touchant la gâchette et la contre-lame. Jean-Paul Noël et Pascal Espic ont également apprécié la simplicité de la mise en route et l’efficacité de cette protection, « qui a parfaitement fonctionné sans gants, ce qui n’est pas négligeable dans notre région où il peut faire chaud en mars », relève le viticulteur héraultais. Pour sa part, Nelly Dal Ben a observé quelques déclenchements intempestifs de ce système, stoppant net la lame au contact de bois mouillés. Des incidents qui ont cessé dès lors qu'elle a porté le gant dédié de Pellenc.
Autre bon point, les batteries (type 150) ont très bien tenu la distance annoncée par le fabricant. Pellenc promet en effet une autonomie de 9 heures de taille, ce que les trois utilisateurs confirment volontiers. Mais le fabricant n'a pas retenu la charge rapide. Il faut donc toujours compter 6 à 8 heures pour une charge complète. Concernant l’alimentation électrique, Jean-Pol Noël a juste relevé un point : « La rigidité du câble m’a un peu gêné lors des manipulations. » Pascal Espic estime, lui, que le port du brassard sur le biceps permet de faire courir le câble sans gêne le long du bras.
Côté entretien, le système de graissage intégré à la tête de coupe dans l’axe de la lame est apprécié par Jean-Pol Noël, qui le juge plus efficace et pratique que ce que propose la concurrence. « On peut procéder à un entretien régulier sans démonter la lame », salue également Pascal Espic. Si Jean-Paul Noël n’envisage pas de basculer chez Pellenc, Nelly Dal Ben compte remplacer progressivement les Vinion par des C35 et Pascal Espic en a d'ores et déjà acheté un pour la saison de taille 2022-2023. Pour autant, il n'abandonnera pas son Vinion « qui s’avère très pratique, grâce à sa légèreté, pour passer derrière la taille rase mécanique » qu'il pratique sur certaines parcelles.