'accident s'est produit le 4 octobre dernier dans le chai de la cave coopérative de Saint Pierre d'Aurillac, en Gironde, rapporte le Sud-Ouest. Cet après-midi-là, un ouvrier âgé de 28 ans, s'est coincé une jambe dans une pompe à marc, équipée d'une vis sans fin. L'ouvrier viticole a dû être amputé. La cave coopérative ne souhaite pas s'exprimer au regard de l'enquête en cours, qui est confiée à la gendarmerie et à l'inspection du travail. Mais la cave bordelaise précise que la pompe était sécurisée et que l'ouvrier portait des chaussures de sécurité.
Face à cet accident, il n'est pas inutile de rappeler les conseils de précautions et les bonnes pratiques face aux risques. « Les accidents liés aux machines sont une des trois premières causes d'accident grave » indique en préambule, Marc Bidault, conseiller en prévention des risques professionnels à la MSA Gironde. Dès la réception d'une machine, l'expert préconise de s'assurer de sa conformité administrative, à savoir bien vérifier que la notice d'utilisation est dans la langue du pays, vérifier la présence du certificat de conformité et de la plaque CE.
Deuxième étape : il s'agit de vérifier la conformité technique. Pour cela trois procédures sont en vigueur : L'examen « CE de type ». Le constructeur conçoit un modèle de machine. Un organisme notifié atteste que ce modèle satisfait aux règles techniques et délivre une attestation d'examen CE de type. Le fabricant peut alors fabriquer en série la dite machine. Il faut ensuite une procédure de contrôle interne (ou autocertification). Le fabricant déclare sous sa responsabilité que l'exemplaire neuf du matériel est conforme aux règles techniques de conception. D'où l'importance de vérifier d'éventuelles anomalies dès la réception de la machine. « Les viticulteurs ignorent qu'ils ont une année devant eux pour faire remonter auprès du constructeur les non-conformités » rappelle Marc Bidault. Troisième procédure : une assurance qualité complète délivrée par un organisme qui approuve le système qualité mis en place par le fabricant.
Reste que la majorité des fabricants se contenteraient de la procédure de contrôle interne. Du coup, il est important de se poser des questions : y-a-t-il sur la machine des pièces en mouvements accessibles et donc non-protégées ? Exemple : des courroies non capotées. Les moyens d'accès en hauteur sur une machine sont-ils simples ? Parmi les non-conformités, on retrouve des herses rotatives dépourvues de barres d'éloignement. Suite à un accident mortel, ces barres sont depuis 2013 intégrées aux herses. En cause aussi certaines rogneuses qui ne disposent pas de grilles de protection au niveau de la cabine du tracteur face aux projection envoyées. De même les pompes à marc dans les chais doivent avoir une protection au niveau de la vis sans fin. Pour se faire une grille est mise. Sauf que le marc a du mal à passer au travers de la grille. La tentation est grande de l'enlever. Pour aider les exploitants, le ministère de l'Agricuture a mis en place des fiches de conformités : présentation du matériel, fonctionnement et règles d'utilisation sont détaillées.
Marc Bidault rappelle que tout exploitant peut solliciter la MSA, s'il a un doute sur la conformité d'une machine. Cette dernière fait son diagnostic et ce de façon gratuite. Mais très peu d'opérateurs sollicitent la MSA. « Cela reste encore anecdotique » regrette-t-il.