ondé il y a 90 ans, en juillet 1932, l’Organisation Économique du Cognac (Oreco), fête ce 29 septembre un anniversaire résolument tourné vers l’accompagnement de ses 3 600 clients, négociants comme viticulteurs. Suivant les développements commerciaux de l’eau-de-vie charentaise à l’export, l’ambition d’Oreco reste celle fixée par son conseil d’administration : élever 20 % du stock régional de cognac dans ses chais (soit 2 millions hectolitres d’eaux-de-vie à l’heure actuelle). Avec le rythme actuel d'autorisations de plantations nouvelles (+3 100 hectares/an), « il faut prévoir une extension de nos capacités de stockage pour les quinze prochaines années » annonce Patrick Raguenaud, le président d’Oreco.
Concrètement, les capacités de stockage vont augmenter de 60 % d’ici 2037, avec la construction sur 14 hectares de 16 chais de 60 000 hl sur le site de la zone industrielle Merpins (où Oreco possède de la réserve foncière**). Ayant reçu ses autorisations, le premier de ces 16 chai doit voir ses travaux débuter en octobre prochain. « Ensuite, les constructions se feront au rythme des besoins de stockage » précise Patrick Raguenaud.
Inaugurant son cinquante-deuxième chai (à racks, d’une contenance de 10 000 fûts de 400 litres), le site principal* de Merpins pourrait déjà tenir du Fort-Knox du Cognac avec 1,65 million hl en stock dans 300 000 fûts (neufs ou roux), 150 cuves inox (de 300 hl) et 760 tonneaux (de 450 hl). Mais il ne s’agit pas d’une banque où toutes les eaux-de-vie dorment : à Merpins, 50 à 60 % du stock est mis en mouvement chaque année (avec la valse d’entrée et de sortie de 7 000 camions/an).
« Une nouvelle étape dans la vie d’Oreco va commencer, et j’en suis fort heureux » pointe Patrick Raguenaud, notant que jusqu’ici « les responsables d’Oreco ont en permanence anticipé et su s’adapter les aléas de l’histoire ». Nouvelle préfète de la Charente, Martine Clavel souligne que « depuis sa création, votre société a accompagné le cognac dans toutes les vicissitudes et les crises. Il y en a eu. Peut-être y aura-t-il encore. De toute façon, vous serez prêts. Je ne suis pas inquiète. »
* : Oreco utilise actuellement trois sites : Merpins (52 chais pour 1,65 million d’hectolitres en stock), Saint Martin (9 chais pour 150 000 hl) et Luprie (3 chais pour 35 000 hl).
** : Une compensation environnementale a été convenue avec les services de l’État. 14 ha de parcelles à valeur écologique seront cédés par Oreco pour être sanctuarisés.
« Impossible de parler d’actualité à cognac sans parler d’énergie » pointe la préfète, s’amusant qu’à ce mot un vigoureux « chut » retentisse dans l’auditoire. Plutôt rassurante pour le risque de pénurie en électricité cet hiver (à la condition de réduire les consommations aux heures de pointe), Martine Clavel déclare que « le processus de distillation nécessite une quantité importante de gaz, tant que l’on n’a pas pu avancer sur les processus de distillation à la vapeur par exemple. Les distributeurs de gaz se mettent en situation de prévenir les entreprises avec un maximum de marge pour leur permettre d’organiser leur production. Vous avez tous entendu parler des 2 heures de coupure : 2 h c’est le délai nécessaire qui vous est laissé pour fermer la vanne, puisque c’est l’entreprise qui ferme elle-même. Ce n’est pas le délai dans lequel vous serez prévenu. Ce délai sera précisé prochainement. »