près le record de 7 milliards d'euros en 2021, le chiffre d'affaire du secteur des agroéquipements en France suit le même chemin cette année. Et pour cause ! De l'aveu même du président de son syndicat Axema ce 27 septembre, "le chiffre d'affaire 2022 sera en hausse de 10 %, notamment grâce à l'augmentation des tarifs". En effet, Frédéric Martin avertit lors d'une conférence à Paris que dans le contexte de conflit - guerre en Ukraine - et de crise - Covid et traffic mondial - , les difficultés d'appovisionnement perdurent pour les industriels.
"Le contexte économique est chahuté et il reste difficile de s'approvisionner en acier, en composants électriques; électroniques et hydrauliques et en matières premières". Les tarifs grimpent, mais tout n'est pas répercuté. Frédéric Martin précise que les industriels amortissent le choc "en diminuant leur marge". Mais la situation devrait perdurer. "94 % de nos adhérents considèrent que la situation sur les fournitures sera tendue voire agravée".
En aval, le syndicat des distributeurs Sedima donnait quelques précisions ce 19 septembre quant à l'ampleur de l'élévation des tarifs. La plus forte augmentation relevée concerne les remorques : +21 % depuis 2020. Cela s'explique par l'explosion du cours de l'acier, principal composant de ces outils. Son coût a été multiplié par trois en un an et demi. Suit l'indice de prix des pulvérisateurs : +14 % en deux ans. Côté tracteurs, les indices de l'Insee arrivent au résultat de +10 % en 2 ans. Aciers, plastiques et composants électroniques expliquent en grande partie les hausses des pulvés et des tracteurs.
Et ces hausses ne risquent pas de s'arrêter. D'autres sont attendues pour l'automne, notamment pour les outils de travail du sol. Selon le Sedima, les concessionnaires s’inquiètent de la hausse à venir. « Les distributeurs manquent de visibilité quant à l’évolution de la demande de leurs clients. La question est posée du seuil d’acceptabilité par les clients face à des hausses de prix à répétition » relève notre confrère La France Agricole. Ce seuil a peut-être déjà été franchi pour les outils immatriculés en viticulture et arboriculture : Axema relève une chute de 14 % des immatriculations en 2021 par rapport à 2020, avec 493 unités contre 573 un an avant.