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L’agrivoltaïsme inquiète les syndicats agricoles et viticoles
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Transition énergétique
L’agrivoltaïsme inquiète les syndicats agricoles et viticoles

Alors que le gouvernement promeut la transition énergétique, les Jeunes Agriculteurs et la Confédération Paysanne redoutent que les terres perdent leur vocation nourricière au bénéfice de la production d’électricité. France Agrivoltaïsme rappelle que c’est tout le contraire et insiste sur la nécessité d’un encadrement strict de la pratique.
Par Marion Bazireau Le 28 septembre 2022
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L’agrivoltaïsme inquiète les syndicats agricoles et viticoles
Pour le JA et la Conf, Pour les deux syndicats, les installations doivent en priorité être réalisées sur les terres déjà artificialisées, et non dans les vignes. - crédit photo : Sun'Agri
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Ne jetez pas bébé avec l’eau du bain » répond Antoine Nogier, président de l’association France Agrivoltaïsme, aux Jeunes Agriculteurs (JA), qui, par voie de communiqué demandent un « moratoire sur toute volonté réglementaire de développer » la pratique.

Alors que la loi sur l'accélération des énergies renouvelables doit être débattue au Parlement et que le président Emmanuel Macron affiche la volonté de dépasser 100 GW de capacités photovoltaïques installées en France d’ici 2050, contre 14,6 GW au premier trimestre 2022, les JA s’opposent à la poursuite de tous projets agrivoltaïques.

Ils considèrent que l’agrivoltaïsme est le cheval de Troie qui permettra au photovoltaïque d’accaparer les terres agricoles. « La stricte priorité doit demeurer l’installation d’agriculteurs et non de panneaux solaires. Notre demande porte autant sur les projets au sol que sur les installations sur des parcelles déjà plantées, comme il en existe par exemple dans les vignes » précise Gaëtan Labardin, responsable de la communication des JA, assurant travailler de concert avec la FNSEA et l’Apecita.

« Les JA se sont ralliés à nous suite à la lettre que nous avons adressée au Président après qu’il ait déclaré lors de la fête agricole Terres de Jim que loi sur l'accélération des énergies renouvelables (AER) "allait permettre d’aller plus vite sur l'agrivoltaïsme et de développer des projets indispensables en mettant des règles claires pour éviter les abus" » complète Georges Baroni, responsable de la commission énergie de la Conf, pour qui l’agrivoltaïsme n’est qu’une notion marketing visant à légitimer un opportunisme foncier et financier au détriment de la vocation nourricière des fermes.

Pour les deux syndicats, « les installations doivent en priorité être réalisées sur les terres déjà artificialisées, notamment les terrains pollués, les toitures, et les couvertures de parkings ».

Le président de l’association France Agrivoltaïsme les rejoint. Mais, plutôt que de mettre le sujet sous la table et de couper court à toute discussion, il préfère s’assurer que la future loi donne une définition claire de l’agrivoltaïsme, reprenant, a minima, les conditions posées par l’Agence de la transition écologique (Ademe).

Pour Antoine Nogier, l’agrivoltaïsme doit reposer sur la notion de synergie entre production agricole et production photovoltaïque sur une même surface de parcelle.

Lutte contre les aléas climatiques

« Les Jeunes Agriculteurs et la Confédération Paysanne prennent l’agrivoltaïsme comme un moyen de produire de l’électricité en oubliant que c’est avant tout une technique culturale, qui doit rendre des services directs à l’agriculture et aux agriculteurs, en aidant par exemple à l’adaptation au changement climatique ou en limitation des stress abiotiques. Elle doit par ailleurs augmenter le revenu agricole direct, et accompagner la mutation du secteur. En permettant aux exploitations de devenir plus résilientes, c’est une des solutions qui assurera le renouvellement des générations » rappelle-t-il.

« Qui peut avoir envie de s’installer aujourd’hui sans moyen de protection après avoir encore vu cette année les champs et les vignes souffrir du gel, de la sécheresse, de la chaleur, de la grêle et des inondations ? ».

France Agrivoltaïsme n’imagine pas les agriculteurs poser des panneaux partout mais aimerait qu’ils fassent partie des moyens d’adaptation au changement climatique.

Antoine Nogier espère pouvoir prochainement rencontrer le nouveau président des JA pour le convaincre que l’agriculture et les agriculteurs ont tout à gagner avec l’agrivoltaïsme, à condition que la loi encadre strictement la pratique.

« En plus de des recommandations de l’Ademe, nous demandons un contrôle régulier des installations et des sanctions graduelles, sous le contrôle des préfets, pour éviter les dérives spéculatives » insiste-t-il.

 

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Tous les commentaires (1)
Albert Le 28 septembre 2022 à 15:09:22
Que l'agrivoltaisme ait le vent en poupe, admettons. Mais que soit mis en avant le complément de revenu pour le monde agricole, là je tique : n'oublions pas que le voltaïque fait ni plus ni moins écran aux rayons du soleil et quid de l'étude de l'impact dans les sols (micro-organismes) de cette occultation. Oui à l'agrivoltaisme sur sols (déjà) artificialisés, mais il serait bon, dans les autres cas, de ne pas jouer les apprentis sorciers.
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