’une crise énergétique au tournant écologique : ce ne serait pas une première pour les bouteilles en verre. En 1974, le premier choc pétrolier s’accompagnait du lancement du recyclage des emballages en verre : un succès (77 % de recyclage en 2019). En 2022, la flambée des coûts de l’énergie liée à l’invasion russe de l’Ukraine s’accompagne de tensions sur les disponibilités des bouteilles et… Un intérêt croissant pour la relance de la consigne : qui a dit que les réponses aux défis de demain ne se trouvaient pas dans les expériences d’hier ?
Loin du souvenir des bouteilles consignées et des vins en vrac de consommation courante, les litres étoilés, le réemploi qui se dessine actuellement propose d’en finir avec l’usage unique et jetable des bouteilles pour les réemployer après nettoyage. Ce qui va demander des adaptations : création de filières de collecte (sur le marché local, empreinte carbone oblige), standardisation des modèles (un frein psychologique pour nombre d’opérateurs), pour faciliter le nettoyage il faut abandonner les capsules (comme elles deviennent très chères et que la Marianne n’est plus obligatoire, cela ne semble pas inaccessible) et opter pour des étiquettes hydrosolubles (pour se détacher facilement)… Sans oublier un défi de taille : que les verriers développent un modèle conçu et vendu pour être durablement réutilisable. Ce qui n’existe plus actuellement.
Alors que les tensions sur le coût de l’énergie vont probablement durer, les réflexions concernant la consigne sont amenées à se poursuivre en dehors des réseaux spécialisés. En attendant, l’écoconception reste une première étape pour alléger le poids des bouteilles, de leur prix… Et leur empreinte carbone. La radinerie peut se parer de sobriété écologique de nos jours : de là à voir des grands crus dans des bouteilles à fonds plats...