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Au domaine des Jeunes Pousses, les candidats à l'installation testent le métier de vigneron
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Beaujolais
Au domaine des Jeunes Pousses, les candidats à l'installation testent le métier de vigneron

Au domaine des Jeunes Pousses, dans le Beaujolais, des candidats à l’installation viennent tester le métier de vigneron, avant de voler de leurs propres ailes.
Par Bérengère Lafeuille Le 07 juillet 2022
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 Au domaine des Jeunes Pousses, les candidats à l'installation testent le métier de vigneron
Angela Quiblier et Hugo Foizel ont fait leurs premières armes au domaine des Jeunes Pousses à Emeringes dans le Beaujolais - crédit photo : DR
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'est un domaine bien singulier que celui des Jeunes Pousses, 5,2 ha à Émeringes (69), dans le Beaujolais. « On nous donne les clés pour trois ans, avec tous les équipements et une maison d'habitation sans loyer à payer. Et on gère le domaine de A à Z afin de se rendre compte de la réalité du métier, résume Angela Quiblier, l'actuelle occupante. Après, on est prêt à s'installer ! »

Arrivée sur le site en 2019 avec son compagnon Hugo Foizel, Angela s'apprête à passer le relais à d'autres aspirants vignerons.

Un concept donnant-gagnant

À l'origine de ce projet se trouve Thibault Liger-Belair, que Angela et Hugo ont rencontré peu après leurs études d'œnologie à Dijon. « Je reçois beaucoup de jeunes stagiaires ou saisonniers, non issus du milieu viticole, qui sont passionnés, témoigne ce vigneron basé à Nuits-Saint-Georges. Il est difficile pour eux de s'installer. Je souhaitais leur mettre le pied à l'étrier. Ayant 5,2 ha en cru Chénas et Beaujolais Villages, éloignées de mes autres vignes, j'ai décidé de créer un domaine à part pour le prêter à de jeunes vignerons. Pendant trois ans, ils ont tout à disposition et n'apportent que leur travail. » En contrepartie, ils touchent une indemnité de cogérance (voir encadré).

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Thibault Liger-Belair (Crédit photo Nathalie Coipel)

Travail en autonomie

Sur l'exploitation, ces jeunes sont autonomes tant sur le volet technique qu'administratif et commercial. À eux de gérer leur planning de traitement, de payer les factures, de vendre les vins?, comme tout exploitant, en quelque sorte. Seule obligation : respecter le cahier des charges bio. « Pour le premier millésime, mes conseils peuvent leur éviter des erreurs dans les traitements et la vinification, indique Thibault Liger-Belair. Mais ils gardent assez de liberté pour se forger leur propre identité. Comme indiqué sur les étiquettes des bouteilles, ce sont les vins du domaine, mais vinifiés par Angela et Hugo. Leur nom apparaît clairement sur l'étiquette. Ainsi, ils se créent un nom et une clientèle qui les suivra lorsqu'ils s'installeront. »

Premiers de cordée

Ayant inauguré le concept, Angela et Hugo sont arrivés dans une maison et une cuverie en travaux. Une de leurs premières initiatives a été de mener une campagne de crowdfunding pour acheter de la cuverie pour le domaine. Ils ont réuni 43 000 ? auprès de financeurs qui, en contrepartie, ont bénéficié de bouteilles et magnums trois années de suite. « Cela nous a amené un premier cercle de clients particuliers, qui nous suit maintenant », se félicite Angela.

Les jeunes vignerons ont vinifié le millésime 2020 (12 000 bouteilles) en grappe entière, mais à la mode bourguignonne avec remontages et pigeages, et le 2021 (7 500 bouteilles, à cause du mildiou) en macération semi-carbonique selon la méthode beaujolaise, tout en infusion. Ils ont fait des tests : vins primeurs, sans soufre, élevage en barrique... Et appris de leurs erreurs. « En vinification, nous avons réalisé que les méthodes très extractives ne convenaient pas à certaines parcelles », illustre Hugo.

Tout en faisant leurs armes, ils ont préparé leur installation

Tout en faisant leurs armes à la vigne et à la cave du domaine des Jeunes Pousses, ils ont préparé leur installation. « N'ayant ni loyer ni investissement à payer, nous avons pu mettre un peu d'argent de côté, explique Angela. Le fait d'être déjà vignerons a aussi facilité notre intégration dans le réseau professionnel. Ce qui nous a aidés à trouver des vignes. »

Après avoir trouvé deux hectares en métayage puis un fermage, ils ont pu acheter quelques vignes en propre et un peu de matériel. C'est ainsi qu'ils ont produit un peu de vin l'an dernier sur leur exploitation naissante. « Au moment de nous installer, ce petit capital est appréciable ! », soulignent-ils. Comme il est appréciable de pouvoir présenter aux financeurs les deux années de comptabilité qu'ils ont tenues sur le domaine des Jeunes pousses.

Une aide précieuse

Après y avoir vinifié deux millésimes, le jeune couple va quitter le domaine avant les vendanges pour s'installer en son nom propre, sur 4,2 ha en bio cette année, essentiellement sur Chénas, avec l'objectif de monter à 6 ha. « Sans les Jeunes Pousses, nous n'aurions pas pu nous installer aussi vite après nos études, assure Angela. Nous ne connaissions pas le Beaujolais, n'avions jamais vinifié de gamay, ni vinifié seuls. Thibault Liger-Belair était là aux moments clés et nous a aidés à positionner nos prix, de 6 à 12 ? HT. »

À l'heure de passer la main pour aller récolter ses propres raisins, le couple laisse tout sur place. « Mais on emporte ce qui n'a pas de prix : notre réseau professionnel et une aisance dans le travail, souligne Angela. Cette expérience nous a aussi prouvé que le Beaujolais nous plaît. Et nous a rassurés sur la viabilité économique d'un projet à deux sur 6 ha en bio. »

Trois ans en cogérance

Le domaine des Jeunes pousses est exploité par la SCEA éponyme. Celle-ci est cogérée par Thibault Liger-Belair, le propriétaire, et un(e) jeune vigneron(ne), en l’occurrence Angela Quiblier, dont le mandat est limité à trois ans non renouvelables. En tant que cogérante, Angela a perçu une indemnité, calculée selon les moyens de l’entreprise (donc susceptible d’évoluer à la hausse ou à la baisse). Quant à son compagnon, Hugo Foizel, il a bénéficié du statut de conjoint collaborateur. Pour l’avenir, d’autres solutions sont à l’étude afin de faciliter l’obtention de la DJA (dotation jeunes agriculteurs) au moment où les « jeunes pousses » s’installent en propre - car le statut de cogérant, qui ressemble trop à celui d’exploitant, fait tiquer l’administration. Pour sa part, Thibault Liger-Belair se plaît à aider des jeunes à mettre se lancer. Quant à son domaine, « il atteint la rentabilité sur cet exercice ».

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