e ton est donné. "On arrête de parler des problèmes de notre profession, désormais, on parle positif” pose Xavier Coumau (Sud-Ouest), vice-président de la Fédération nationale des courtiers en vins et spiritueux (240 adhérents sur 280 professionnels reconnus).
A l’occasion de son congrès national à Saumur les 16 et 17 juin derniers, la profession a enfin pu changer de sujet. Pendant plusieurs années, les courtiers ont bataillé pour conserver leur statut de profession réglementée que les pouvoirs publics voulaient déréguler. Ils ont fini par obtenir gain de cause, et ont même renforcé leur profession via la double exigence d’une expérience professionnelle dans la filière et la réussite d’un examen national.
“La profession a été perturbée par tout cela. On a perdu quelques effectifs pendant la période. Mais, c’est reparti et on retrouve le nombre de courtiers d’avant covid”, souligne Patrick Béguin (Cognac), autre vice-président de la Fédération nationale. “Et, chose très positive, on voit de nouvelles têtes dans nos réunions. Soit des personnes issues de la filière viticole qui veulent changer de métier ou des jeunes qui se tournent rapidement vers notre profession”. Une majorité de courtiers a dépassé les 50 ans en France. Il y a donc un besoin de renouvellement. “Raisonnablement, on peut croître de 10 % par an pour faire face aux départs”, indique Franck Hagard (Champagne), le 3ème vice-président.
Au-delà de l’examen, les courtiers estiment qu’une formation continue est nécessaire au sein de la Fédération nationale. “Il y a besoin de se mettre à niveau régulièrement sur les évolutions juridiques notamment”¸ estime Xavier Coumau, “pour continuer à travailler avec les exigences de rigueur, de transparence, de déontologie…”.


“Et poursuivre notre travail d’accompagnement de la viticulture”, insiste Franck Hagard. Les courtiers considèrent qu’ils ont un rôle à jouer dans le conseil sur les normes HVE, le bio… mais aussi sur les tendances de consommation, et donc des marchés. “Quand tout se passe bien” – sous-entendu, quand tout se vend – “la filière ne se pose pas trop de question. C’est pendant les crises, comme aujourd’hui avec les rouges, qu’on doit accompagner les viticulteurs”, précise Xavier Coumau.
“Tout va très vite, il faut s’adapter”, approuve Christine Touron (présidente du Syndicat des courtiers du Val de Loire) et organisatrice du congrès national cette année. Un congrès marqué par une absence notable. Le président national, Jérôme Prince (Bourgogne), touché par le covid, a dû participer aux débats de l’assemblée générale derrière son écran d’ordinateur. Ça n’a pas empêché ses collègues de le reconduire à la présidence pour un mandat de trois ans.