l’occasion de son comité exécutif ce 14 juin en Catalogne, la Fédération Espagnole du Vin (FEV) tire la sonnette d’alarme sur la multiplication des projets d’installation de centrales photovoltaïques et de parcs éoliens, sans parler des infrastructures routières et des exploitations d’élevage, créant à la fois des nuisances esthétiques, sonores et olfactives pour le secteur vitivinicole. « La FEV partage et soutient la nécessaire décarbonisation de l'économie et la promotion des énergies renouvelables, mais demande que cela se fasse de manière ordonnée, rationnelle et transparente sans mettre en danger notre environnement naturel et agricole, la stabilité des entreprises viticoles et les moyens de subsistance de milliers de familles ».
Et d’évoquer la création de centrales photovoltaïques « occupant des centaines d'hectares, de grands parcs éoliens avec des éoliennes de 200 mètres de haut, des lignes électriques de centaines de kilomètres de long, de nouvelles exploitations d'élevage à côté de caves générant de mauvaises odeurs pouvant affecter les vins, ou des zones industrielles ayant un grand impact visuel. [Ce] sont, entre autres, les menaces spécifiques qui affectent notre environnement naturel et culturel ».
Dans ce contexte, la FEV, qui regroupe plus de 800 bodegas dans toute l’Espagne, en appelle à l’administration pour « renforcer le cadre réglementaire » afin de créer un bouclier contre ces nouveaux projets et « de soutenir le développement d'activités économiques durables alternatives ». Pour cela, elle estime qu’il faut également sensibiliser l’ensemble des parties prenantes sur la menace que représentent ces constructions, non seulement pour un développement durable de la filière vin, mais aussi pour la biodiversité et la protection des espaces naturels.
Son manifeste s’articule autour de quatre axes principaux : la protection des paysages viticoles espagnols ; la sensibilisation du secteur lui-même, d’autres secteurs économiques et de la société dans son ensemble ; la protection des écosystèmes associés aux vignobles ; et la promotion des pratiques durables. « Il est essentiel de faire passer le message que notre secteur génère des richesses, stabilise la population rurale, crée des emplois, protège l'environnement et le préserve pour les générations futures », affirme la FEV.
Si la fédération estime que la filière vitivinicole est déjà pleinement engagée dans une production durable (préservation de la richesse variétale, utilisation rationnelle de produits phytosanitaires et d’engrais, gestion des sols...), et le développement d’un oenotourisme responsable, elle affirme vouloir accentuer cet engagement à travers « un cadre plus audacieux et des mesures plus bénéfiques ». Enfin, insistant sur la nécessité et l’urgence d’établir une série d’actions stratégiques autour des quatre axes de son manifeste, la FEV conclut que « les objectifs de développement durable et les stratégies et programmes qui les développent, qu'ils soient européens, nationaux ou régionaux, doivent poursuivre les buts sur lesquels ils sont fondés, mais ils ne peuvent servir de prétexte à la spéculation et aux affaires envahissantes au détriment de notre environnement ».