t de trois ! Après Corbières et Fitou fin avril, c’est au tour de l’appellation Faugères de décider de l’envoi du courrier de dénonciation de l’adhésion triennale au conseil interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL). L’appellation a tenu à garder jusque-là une ligne de conduite prônant l’ouverture et la négociation. Mais le 12 mai, le conseil d’administration de l’organisme de défense et de gestion (ODG) Faugères a pourtant acté, par un vote à l’unanimité, l’envoi de ce courrier de dénonciation d’accords qui prendraient alors fin en décembre 2023.
« Nous ne sortons pas de cette ligne : nous gardons la porte ouverte avec une volonté de discussion et de reconstruction. Mais la reconduction de notre adhésion passera par des négociations abouties concernant la position statutaire des metteurs en marché directs et la répartition des budgets de communication », avance Françoise Ollier-Tailleffer, secrétaire générale de l’ODG Faugères.
Comme pour Corbières et Fitou, les griefs sont clairement posés. « Une rediscussion de la répartition des fonds dédiés à la communication est essentielle, pour qu’elle soit affirmée dans les statuts. Le négoce a besoin de gros budgets de promotion pour la partie globale et l’exposition de nos différentes appellations en pâtit, alors que les budgets des sections interprofessionnelles sont normalement voués à ça », souligne la vigneronne du domaine Ollier Taillefer.
L’autre gros morceau des revendications repose bien sûr autour de la position statutaire des metteurs en marché direct au sein de l’interprofession languedocienne. « Notre représentativité doit être clairement actée dans les statuts de l’interprofession », appuie celle qui est également vice-présidente de la fédération régionale des metteurs en marché direct. Seuls 20 % des volumes de Faugères sont commercialisés via le marché du vrac et la vigneronne souligne que 9 0% des opérateurs de l’appellation sont des metteurs en marché direct. D’autant plus que la cave coopérative de Faugères, Mas Olivier, qui génère presque la moitié des volumes de l’appellation, vient d’adhérer à cette fédération régionale des metteurs en marché direct.


S’ils tiennent lieu d’avertissement en vue des prochaines réunions interprofessionnelles, ces courriers émanant de différentes appellations languedociennes n’actent pas encore une sortie définitive du CIVL, à l’image de la position adoptée par le Minervois en 2020. « Nous serions tristes que la machine interprofessionnelle soit définitivement cassée », ouvre Françoise Ollier-Taillefer, « car il y a vraiment de la place pour que les choses s‘arrangent et que nous restions au sein de l'interprofession, à condition que des négociations soient ouvertes d’ici la fin du mandat ».
Comme le soulignait récemment le président de l’ODG Corbières Olivier Verdale, la balle est à présent dans le camp de l’interprofession.