’était annoncé après le gel de 2021. Le coût de l’assurance multirisque climatique a fortement augmenté cette année. « La hausse est comprise entre 15 et 50 % selon les exploitations », indique Thierry Mothe, du domaine du Colombier, à Fontenay-près-Chablis, dans l’Yonne, et secrétaire général des Vignerons Indépendants de France.
Thierry Mothe, qui cultive 55 ha avec ses frères, a signé pour 2022, mais « pas de gaîté de cœur ». À périmètre égal, le coût de son assurance est passé de 87 000 à 117 000 € avant les aides, soit 35 % de hausse.
En Gironde, Agnès et Philippe Person, des Vignobles Jalousie Beaulieu, à Galgon, ont arrêté d’assurer leurs 171 ha. « Il y a une disproportion entre le prix de l’assurance et ce que l’on touche en cas d’aléa, déplore Agnès Person. En 2021, nous avons récolté 45 hl/ha en moyenne et nous n’avons rien perçu. Pour cela, il aurait fallu qu’on récolte 30 hl/ha. »
Sans les aides, leur assurance s’est élevée à 80 000 € en 2021. Cette année, ils n’ont même pas voulu savoir le prix. Désormais, ils misent sur le Volume Complémentaire Individuel (VCI). « C’est de vin dont nous avons besoin pour ne pas perdre de marchés, résume Philippe Person. Nous ne sommes pas contre l’assurance. Nous avons longtemps été assurés. Mais la franchise est trop importante et la moyenne olympique trop pénalisante. »
Pour Thierry Mothe, il est urgent de revoir ce dernier principe : « Après les aléas de ces dernières années, la moyenne olympique ne fait que baisser. Il faudrait prendre le rendement réalisé sur dix ans, en retirant les années durant lesquelles l’assurance a été déclenchée. Sinon, on peut s’interroger sur l’intérêt de s’assurer. » Thierry Mothe aimerait aussi pouvoir engranger 15 ou 20 hl/ha de VCI les belles années alors que la limite est à 10 hl/ha aujourd’hui.