essez le feu. Ce jeudi 3 mars, la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique (FNAB) annonce se réjouir de « la première campagne de promotion de l’agriculture biologique qui sera coconstruite par l’Agence Bio et les interprofessions ». S’insérant dans la campagne du "Printemps bio", cet évènement de communication sera financé à hauteur de 200 000 € par les interprofessions du lait (CNIEL) et des fruits et légumes (INTERFEL). Alors que ces filières font actuellement face à des déséquilibres entre offre et demande de bio, « la viande (INTERBEV) n’est pas représentée pour cette première action. J’espère qu’elle le sera à l’avenir, dans une deuxième campagne » indique à Vitisphere le président de la FNAB, le céréalier Philippe Camburet (basé dans l’Yonne).
Soulignant qu’il y a des enjeux commerciaux différents pour la filière vin (absente de l’alimentation collective, plus développée à l’export et moins dépendante de grands acheteurs/transformateurs), Philippe Camburet indique que certaines interprofessions rejoignent le mouvement et espère que l’ensemble suivra. Souhaitant communiquer sur l’identité du logo AB pour le distinguer des autres marques et engagements environnementaux, la FNAB se réjouit de la mise à contributions des inteprofessions de leurs Cotisations Volontaires Obligatoires (CVO). « Dans ces périodes, une part de la solution se trouve dans ces fonds publics, qui sont abondés par les producteurs et qui doivent être mieux répartis » indique Philippe Camburet, qui n’hésite pas à conditionner les CVO bio à ces participations des interprofessions.
« Les interprofessions souhaitent-elles l’effondrement de la Bio ? » posait fin février le communiqué commun de la FNAB et de la Fédération des ORganisations Economiques de producteurs 100% BIO (FOREBIO). « Entre petites phrases assassines et refus de financer des campagnes promotionnelles sur la bio, c’est à se demander si ces structures sont vraiment alignées sur l’objectif de 18 % de Surface Agricole Utile (SAU) bio annoncé par le gouvernement pour 2027 » grinçaient les deux organisations. Alors que les marchés bio des œufs et du lait font face à des phénomènes de surproduction, la FNAB et FOREBIO s’indignaient de l’absence de soutien des interprofessions agricoles.


« En France, c’est la mission des interprofessions d’assurer la promotion des produits agricoles. Elles sont autorisées à cette fin par l’Etat à prélever des taxes sur les productions. Aujourd’hui la Bio ne bénéficie pas de ces budgets promotionnels » indiquait le communiqué, qui soulignait des déséquilibres entre les prélèvements de CVO par les interprofessions auprès de leurs ressortissants bio, et les fonds que reversent les premières au bénéfice des seconds. « Nous sommes dans une situation intenable où le marché doit se développer seul et les interprofessions nous refusent les moyens des autres, alors que nous y contribuons comme tout le monde » indiquait Mathieu Lancry, le président de FOREBIO, menaçant : « ou bien ces interprofessions incluent la Bio dans leurs communications, ou bien nous nous battrons pour que les bios n’aient plus à payer ces taxes ».