pération séduction. Pour faire connaître son appellation, le syndicat du cru Lirac organise chaque année depuis quatre ans une rencontre entre les producteurs et les acheteurs, négociants et courtiers. C’est ainsi que le 14 janvier, une quinzaine de vignerons ont présenté leurs vins à la vente à la Maison Ogier à Châteauneuf-du-Pape, dans le Vaucluse.
« Notre appellation a de nombreux atouts, indique Rodolphe de Pins, président du syndicat de l’AOC Lirac. C’est un des rares crus de la vallée du Rhône à être élaboré dans les trois couleurs. » C’est aussi l’un des plus abordables. Sur le marché du vrac, le Lirac rouge se négocie autour de 260 €/hl, soit 30 % de moins que le Vacqueyras ou le Rasteau. « Nos vins manquent de notoriété, confie Rodolphe de Pins. Le négoce n’est pas assez présent pour les diffuser largement au travers des marques et réseaux. »
C’est la quatrième fois que ces rencontres ont eu lieu. Cette année, une vingtaine d’acheteurs y ont participé. En fin de matinée, ils ont pu déguster à l’aveugle 18 cuvées de rouges, blancs et rosés des millésimes 2018, 2019, 2020 et 2021. Puis les organisateurs ont remis aux acheteurs intéressés par un échantillon une fiche indiquant le nom du producteur, le millésime, le volume disponible et, le cas échéant, l’existence d’un label (AB, HVE…).
À la tête du domaine La Lôyane – 20 ha à Rochefort-du-Gard, dont 7 en AOC Lirac –, Romain Dubois a proposé un rouge brut de cuve 2020. « Il provient d’une parcelle que nous avons achetée il y a deux ans. Un courtier l’a apprécié et est venu prélever des échantillons au domaine. Nous attendons son retour », explique ce jeune vigneron dix jours après l’événement.
Pour lui, cette journée ne s’est pas limitée à la présentation de ses cuvées. « C’est l’occasion de rencontrer les autres vignerons de l’appellation et de partager nos impressions sur le marché, la qualité des vins, la récolte… », détaille-t-il.
Emmanuelle Assémat, propriétaire des Vignobles Assémat – 59 ha en AOC Lirac –, est une habituée de ces rencontres. Cette année, elle a présenté un lirac blanc 2021 et deux rouges 2021, l’un sur le fruit, l’autre plus structuré. « Dans les jours qui ont suivi cette présentation, un négociant est venu chercher un échantillon du rouge sur le fruit, annonce-t-elle. Et le blanc a retenu l’attention d’une grande maison. » Emmanuelle Assémat a proposé les vins du millésime 2021 afin que les acheteurs puissent se faire une idée de leur belle qualité. « J’espère qu’ils auront Lirac en tête quand ils feront des propositions à leurs clients », ajoute-t-elle.
La rencontre du 14 janvier a débuté par des exposés. « Sophie Lescure, directrice de la communication d’Inter Rhône, a dressé un bilan économique de notre appellation portant sur les sorties de chai, les stocks, les disponibilités et les circuits de distribution, indique Rodolphe de Pins, président du syndicat. Selon les derniers chiffres, nos sorties s’établissent à 18 000 hl, en hausse de 12 % en un an. Pour le négoce, c’est un signe de dynamisme. » Puis cette intervenante a fait un point sur les actions de communication du cru et le journaliste Mathieu Doumenge a présenté les enjeux de la digitalisation de la communication sur le vin. Une intervention que le vigneron Romain Dubois a appréciée. « Depuis la crise du Covid, notre domaine accélère son déploiement sur les réseaux sociaux, observe-t-il. J’ai ainsi appris qu’il était intéressant d’être sur LinkedIn. Je vais m’y mettre. »